Il y a six mois un «clash» avait opposé Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement à Faouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pour des raisons purement politiques. Quand Benkirane a voulu tacler le PAM sur le terrain du football, Lekjaa a fortement répliqué, ce qui lui a valu un blâme de la part de son chef au ministère des Finances. Ce mélange des genres n'existe qu'au Maroc. Car on ne cumule pas les responsabilités, notamment quand il s'agit de fonctionnaires de l'Etat. Depuis, l'ascension politique dans le champ sportif marocain est de plus en plus perceptible. Une radioscopie des clubs marocains d'élite montre à quel point les hommes politiques ont pris en main la destinée du football marocain. C'est pourquoi ce serait duper les Marocains aujourd'hui que de leur dire que le football est loin de la politique, et qu'il s'agirait plutôt d'initiatives individuelles. D'aucuns diront que le football marocain a toujours été politisé, il y a une partie de vérité mais c'est a nuancer. Jadis, c'étaient des hommes forts investis du pouvoir d'Etat qui présidaient certains clubs et conditionnaient parfois le sort du football. Il s'agissait des Dlimi, Basri et Mediouri, entre autres. Aujourd'hui, ce sont des partis qui placent leurs hommes pour dominer un vivier de popularité et de médiatisation. Il n'y a qu'à regarder autour du président Lekjaa, au sein du bureau exécutif de la FRMF pour se rendre à l'évidence et craindre que le jeu soit biaisé ! La presse avait d'ailleurs fait ses choux gras à propos d'une certaine couverture politique, qui aurait porté Lekjaa à la présidence !