Sofia Manousha : Comédienne Doté d'un look de jeune première, cette Boucle d'or de l'Orient a tout d'une Peau d'âne des temps modernes ou d'une Blanche- Neige métissée. Elle s'appelle Sofia Manousha et est la révélation franco-marocaine de l'année. Repérée dans plusieurs projets, elle a foulé la scène du Palais des Congrès du dernier FIFM avec le dernier opus de Jawad Rhalib, un film où elle campe le rôle d'une rebelle. Lumineuse et pour le moins prometteuse, Sofia Manousha fait partie de ces jolis minois qui se révèlent sur scène et derrière la caméra. Gracieuse, ses expressions de visages parlent pour elle et son regard en dit long. Expressive et toujours juste, la jeune comédienne a des prédispositions qui font le bonheur des réalisateurs qui la dirigent puisqu'elle a le jeu dans le sang ! Un amour du jeu qui s'est imposé telle une évidence, dans sa vie. «Je me suis retrouvée par hasard sur un tournage et cela a été logique. J'avais fait 17 ans de piano, 10 ans de danse: cela m'a permis d'exprimer ma créativité et de verbaliser mes émotions», confie celle qui s'inspire des plus grandes. «Je m'inspire de Romy Schneider qui est à mes yeux la plus grande actrice de tous les temps, elle est la seule qui pouvait tout incarner, elle ne se regardait pas. Elle pouvait aussi bien être sublime comme dans Les choses de la vie de Bertrand Blier ou incarner cette femme perdue dans L'important c'est d'aimer. Elle était fascinante. J'aime aussi Golshfiteh Farhani. Elle est pour moi, un modèle». Des modèles «nature» et égales face au talent inné. Piquée par le virus du cinéma, Sofia Manousha enchaine donc les projets, dans le pays qui la vu naitre, la France. Mais sans jamais oublier son pays natal; le Maroc. «C'est aussi important que l'air que je respire. C'était un de mes rêves que de tourner dans un film marocain; J'avais aussi un rêve, celui de présenter un film au festival du film de Marrakech: le Maroc est présent dans ma vie au quotidien. Je suis française mais mon sang est marocain et c'est plus fort que tout. J'ai d'ailleurs l'intention de venir m'installer Casablanca pour apprendre l'arabe». Après «Achoura» de Talal Selhami où elle a un des rôles principaux, Jawad Rhalib lui offre un autre rôle après «7 rue de la Folie», celui de Leilea, une femme rebelle dans «Insoumise». Un rôle qu'elle accepte très vite. «Dans un premier temps, la lecture du scénario nous peint le portrait du personnage, ensuite il y a le travail avec le réalisateur qui m'a donné des outils pour le construire. Dans un second temps, pour l'incarner, je me suis nourrie d'images de femmes rebelles et insoumises. Pour Laila, je me suis beaucoup inspirée des documentaires de Jawad Rhalib notamment «Le chant des Tortues». Toute cette jeunesse marocaine révoltée a été une vraie inspiration pour le personnage de Laila. «Leur combat est devenu la clef de la force de mon personnage. Laila est déterminée, a des idéaux, ne se compromet pas et va au bout des choses. Elle est forte et représente d'une jeunesse qui se bat pour ses rêves. Je rêvais aussi de tourner au Maroc, d'incarner ce personnage qui est une révolutionnaire marocaine qui va dénoncer l'exploitation des saisonniers. Ce message fort a trouvé toute sa vérité au Maroc», continue la comédienne. Sincère, l'actrice donne tout à l'écran et cela se voit. Son interprétation ne passe pas inaperçue puisqu'elle se voit récompenser au dernier FIFM. Parce qu'elle ne fait jamais semblant. «Jawad est un réalisateur qui vient du documentaire, il a une exigence de vérité qui est captivante. Il sait ce qu'il veut et connaît ses personnages car ils existent déjà dans ses documentaires. Il a un désir d'authenticité, avec lui, tu ne peux pas tricher, il voit tout». Si Jawad voit tout, Sofia voit loin puisqu'elle tourne en ce moment pour Cheyenne Carron pour son nouveau film: La chute des hommes et est en montage de son film «Brûle» qu'elle a co-réalisé: «Je serai en tournage mais c'est encore top secret !»...