Lors de la rencontre de presse du samedi 4 juin où toutes les stars du Marrakech du rire étaient présentes pour échanger avec les médias, Les Inspirations ECO a réussi à se trouver un moment privilégié avec la nouvelle coqueluche de la presse française : Ahmed Sylla. Il est 23h passées. Le gala, vendredi 3 juin, a commencé depuis plus d'1h30. Le public a froid, a de plus en plus de mal à rire quand, soudain, une force de la nature va apparaître pour réchauffer les cœurs et les corps. C'est Ahmed Sylla ! Jamais vulgaire, jamais méchant gratuitement, le comédien humoriste d'une fluidité déconcertante commence par raconter des situations burlesques avant de camper ses personnages de la jeune adolescente de banlieue, aux pères de ses camarades, en passant par son père à lui après un vol en supermarché. Une standing ovation garantie, la première du festival. «Rien que d'en parler, cela me donne des frissons ! C'était incroyable d'avoir le public avec moi! Après deux heures de spectacle, le froid, on se demande comment les gens vont réagir. Les gens ont dépassé cela, j'ai dépassé mon stress. C'était grandiose !», confiera, après le spectacle, Ahmed Sylla qui en est à sa première fois au Maroc et au Marrakech du rire. Une expérience qu'il vit très bien. «Ce qui est très original au MDR c'est qu'il y a à la fois un public français, franco-marocain et franco-maghrébin qui vient en vacances et également beaucoup de Marocains qui nous suivent toute l'année à la télévision et qui viennent. Cela crée une super ambiance et je m'en imprègne!». Cette osmose avec le public est là tous les soirs quand il joue, dans les cafés-théâtre ou à la télévision puisque son énergie est ultra positive et que l'humoriste est attachant. Après «À mes délires» en 2012 et «Avec un grand A» en 2014, Ahmed Sylla a écrit et réécrit comme s'il se sentait éternellement insatisfait. Avec son dernier one man show, il tient enfin quelque chose. «Quand j'ai écrit le premier spectacle, je me suis senti frustré parce que je n'étais pas encore allé là où je voulais aller. J'ai réécrit le spectacle, j'ai retravaillé et j'en ai sorti un autre, deux ans après. C'est une volonté de me surpasser tout le temps», confie-t-il. À l'école déjà, il faisait du théâtre et il a même choisi cet art en option bac. La suite, on l'a connaît. Il balance des vidéos drôles sur internet et il est repéré par l'émission de Ruquier «On ne demande qu'à en rire». Il passe le casting avec succès et le succès est au rendez-vous. Belle présence et beau charisme, il s'inspire de Devos, Coluche, De Funès et Jim Carey ! «J'ai toujours aimé analyser mes modèles dans ce jeu là, cette transformation pour incarner un personnage. J'adorais Louis de Funès quand il s'agissait de têtes où il faisait des mimiques, j'adore quand les comédiens ou les humoristes se mettent en danger. Jim Carey également !», continue l'humoriste qui avoue prendre du plaisir à écrire tout le temps et à se renouveler. Sur scène, il n'aime pas jouer le même spectacle tous les soirs, il l'alimente, le nourrit, il écrit sans cesse. «Pour moi un spectacle ne reste jamais figé», confie-t-il avant de conclure avec beaucoup d'humilité et de naïveté presque : «Je ne me suis jamais dit «cela va être mon métier», j'ai fait beaucoup de théâtre jeune, j'en ai même fait mon option au bac. J'ai lancé des vidéos sur Youtube, j'ai été remarqué par «On ne demande qu'à en rire» et il y a eu cet effet boule de neige presque malgré moi. Aujourd'hui, je vis de ma passion et c'est un rêve éveillé».Un rêve qui ressemble étrangement à la réalité puisque les projets s'enchaînent et l'on retrouvera l'humoriste prochainement au cinéma et bien entendu sur scène, puisque c'est là qu'il se sent le mieux. Il avoue vouloir se reposer un peu avant de revenir avec un nouveau spectacle un peu plus engagé mais toujours très humain...