La position de premier fournisseur du Maroc, occupée par l'Espagne depuis quelques années, n'a pas empêché nos voisins du Nord de chercher des pistes d'amélioration. Ainsi, cette question est revenue sur le tapis électoral à Melilia où le PSOE de l'opposition cherche à coiffer le PP de la majorité sur le terrain du business. L'on sait que Sebta et Melilia sont exclues des accords d'association entre le Maroc et l'Union européenne, ce sur quoi le PSOE jette son dévolu dans le cadre de sa campagne au préside en voulant «faire profiter Melilia de la proximité du Maroc et de ses accords douaniers, notamment en termes de commerce». Cette démarche paraît normale, sauf que les socialistes font preuve d'une hypocrisie flagrante en déclarant vouloir faire d'une pierre deux coups. Primo, il s'agit de profiter du flux commercial important avec le Maroc à moindre coût; secundo, de pousser le Maroc à reconnaître implicitement «l'hispanité» de Melilia. Et c'est à ce niveau-là que les autorités marocaines doivent faire preuve d'une grande vigilance. Les accords bilatéraux avaient exclu Sebta et Melilia, deux villes occupées par l'Espagne, en attendant de statuer sur leur sort. Nos amis Espagnols ne doivent pas oublier que ces deux villes sont marocaines et qu'elles sont occupées depuis six siècles; ce n'est pas pour autant qu'ils peuvent les annexer. En attendant, il y a lieu de souligner que le PP et les commerçants de Melilia rejettent cette proposition socialiste pour des raisons purement économiques, mais cela doit interpeller le gouvernement marocain en vue de l'actionnement d'une démarche anticipative.