Un scrutin en Espagne est traditionnellement très suivi au Maroc. Celui du dimanche ne fera pas exception. Un scrutin en Espagne est traditionnellement très suivi au Maroc. Celui du dimanche ne fera pas exception. Dimanche, les élections communales en Espagne seront cruciales et très suivies au Maroc. Et pour cause, le PSOE, actuellement au pouvoir, joue une grande partie de son avenir politique. Face à l'imminence d'une telle option, les socialistes ont contraint José Luis Rodriguez Zapatero à renoncer, publiquement, à briguer un troisième mandat lors des législatives de 2012. Un ultime recours afin de renverser la tendance des sondages qui donnent la Droite du Parti Popular largement vainqueur. En attendant cette échéance, la défaite du PSOE aux communales, de ce 22 mai, ne fait aucun doute. C'est l'unanimité même chez les plus optimistes des socialistes. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, il a fallu l'entrée en scène d'une jeunesse sans emploi et complètement déboussolée, occupant, depuis le 15 mai, les places des grandes villes espagnoles. Déterminés à en découdre avec le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, les jeunes maintiennent la pression jusqu'à dimanche, jour des élections communales. Autant d'indices qui confortent le raz-de-marée des conservateurs. Les socialistes peuvent en effet laisser, à l'issue de ce scrutin, beaucoup de plumes au profit de la droite : les grandes villes de l'Andalousie, un bastion traditionnel du PSOE, risquent de tomber dans l'escarcelle de la droite à l'image de Séville. Les sondages prédisent le même sort pour un autre fief du PSOE : Castilla la Mancha, autrefois présidée José Bonio, l'actuel président de la Chambre basse du Parlement. Des tensions dans l'air Les enquêtes d'opinion s'accordent à annoncer de lourdes pertes des socialistes dans les Iles Baleares et les Asturies. Même la région d'Extramadura pourrait basculer à droite. En revanche en Aragon, le PSOE pourrait conserver ses acquis, là où un petit parti régionaliste joue l'arbitre entre les socialistes et la droite. En Catalogne comme en Andalousie, il n'y aura seulement que des élections municipales, les socialistes de Zapatero pourraient perdre la mairie de Barcelone au profit des nationalistes de Convergence et Union (CiU). Si les sondages s'accordent à annoncer une défaite cuisante, dimanche, des socialistes dans leurs propres bastions, le PP, en revanche, est appelé à consolider ses positions dans la communauté de Madrid et les régions de Valence et Murcie. Ces défaites en cascades relanceront, à coup sûr, la candidature de Rubalcaba à la présidence du PSOE. Vu de Rabat, le retour de la droite aux premières loges dans plusieurs régions n'est pas sans rappeler de mauvais souvenirs pour le Maroc. Le royaume ne cache pas sa proximité avec les socialistes. Pour mémoire, lors des législatives de 2008, le roi Mohammed VI a été le premier à féliciter Zapatero de sa victoire avant même le dépouillement définitif des voix. Une petite entorse au protocole. La vieille garde, même avec l'incorporation de nouveaux visages, conserve toujours les commandes du PP. C'est dire que des tensions avec le Maroc ne sont pas à écarter, les sujets à polémiques ne manquent, d'ailleurs pas : Sebta et Mélilia, les MRE d'Espagne, l'Agriculture, l'accord de pêche et l'épineux dossier du Sahara… Autant de dossiers où le Maroc et la droite en Espagne ont des positions diamétralement opposées. Lire aussi page 10