La gouvernance de la Région Dakhla-Oued Ed Dahab sera amenée dans les prochains mois à s'inscrire dans le cadre du nouveau modèle pour les provinces du Sud. «Le modèle de développement appliqué jusque-là dans la Région a atteint ses limites». C'est le constat dressé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son étude pour un nouveau modèle de développement des provinces du Sud. Le CESE fixe la feuille de route en matière de gouvernance. «Il y a besoin d'une nouvelle dynamique, fondée sur des exigences de durabilité, de démocratie participative et de cohésion sociale, orientée vers la créatrice de richesses et l'emploi», plaide cette instance. Primauté de la loi et concertation Ce nouveau modèle devrait se baser sur quatre principes : le développement humain inclusif et durable ; la participation des acteurs représentatifs et de la population locale à toutes les phases d'élaboration et de mise en œuvre des programmes de développement de la région; le respect et l'effectivité des droits humains fondamentaux des citoyens ; la consolidation de la place de l'Etat dans son rôle de régulateur et de garant de l'application de la loi et enfin rétablir la confiance en favorisant la participation des populations et la primauté de la loi. Le premier principe se décline en plusieurs réformes. On cite parmi elles, l'affirmation de la primauté des droits humains, le respect par tous de l'autorité de la loi par un accès garanti à la justice. Pour ce faire, l'institution judiciaire devra être renforcée en assurant la proximité et en améliorant l'accessibilité de l'aide judiciaire. «La crédibilité de l'Etat et de son action dans les provinces du Sud dépendent de sa gestion efficace des affaires publiques dans un cadre transparent et clair qui garantit l'accès à l'information aux citoyens», prévient le CESE. Dès lors, les administrations et les établissements publics doivent rendre publics leurs comptes et les principes de leur gestion, conformément à l'article 154 de la Constitution, en veillant au respect du principe d'égalité de traitement des citoyens. Le traitement des dossiers et des allocations des droits et des ressources est le cas plus emblématique. La garantie de participation des populations et de leurs représentants aux grands choix structurants qui impactent leur avenir et celui de la région ainsi qu'à leur mise en œuvre concrète est une condition clé de l'adhésion au nouveau modèle et le ressort de sa réussite future. «Les politiques publiques doivent être adossées à une démarche ascendante fondée sur des principes de démocratie participative locale et de débat public», recommande le CESE. Dans ce but, le Conseil propose que chaque région du Sud doit être dotée d'une instance consultative de concertation et de dialogue civil. Cette nouvelle instance sera composée, à parité hommes-femmes, des organisations professionnelles, sociales et associatives, des milieux académiques et des personnalités qualifiées, en particulier les dépositaires de la mémoire culturelle locale (chioukhs de tribus), elle sera consultée systématiquement pour les plans de développements régionaux, les contrats-programmes avec l'Etat et pour l'ensemble des questions économiques, sociales et environnementales. Le CESE recommande aussi de régir la relation Etat/Région sous le principe de la contractualisation. «Ce contrat doit être étendu à tous les acteurs économiques et sociaux, avec mise en place de mécanismes transparents d'évaluation et de suivi des droits et obligations de chaque partie», suggère le CESE. Ce principe a été mis en œuvre dans le cadre du Plan de développement régional.