Le chantier m-payment, piloté par la Banque centrale, approche de sa phase de mise en œuvre. L'appel d'offres pour la mise en œuvre effective vient d'être lancé par l'ANRT. Les maîtres d'ouvrage s'attendent à une densité de transactions bien plus élevée que pour les cartes bancaires. Voici un domaine où le Maroc a accusé beaucoup de retard: Celui du paiement mobile (dit m-payment). D'emblée, il faut le distinguer du mobile banking, service que les banques marocaines offrent déjà à leurs clients via, notamment, des applications mobiles, alors que le m-payment est assimilable au e-payment, mais avec le téléphone mobile comme support de paiement. Pourtant, le système national unifié vers lequel l'on se dirige, confond les deux concepts, voulant ainsi proposer une solution globale. Le chantier m-payment, piloté par Bank Al-Maghrib et l'ANRT, est en passe d'entrer dans sa phase finale, celle de la mise en œuvre du système. En effet, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a mis en branle le chantier de mise en œuvre effective d'une solution nationale de paiement mobile. Un marché public est d'ailleurs déjà ouvert dans ce sens et, il faut le dire, le Cahier des prescriptions spéciales (CPS) y afférent livre déjà de précieuses indications sur la structure de mise en œuvre vers laquelle s'oriente le marché national. Canaux multiples «L'utilisation de tous les canaux possibles (SMS, USSD, Internet, NFC...) devrait être rendue possible sachant que le choix du ou des canaux relèvera de la responsabilité de la banque ou de l'établissement de paiement», précise ainsi l'ANRT dans le CPS en question. Le chantier qui sera lancé passera , techniquement, par l'identification des éventuelles adaptations et impacts sur la relation entre «fournisseur de service» (opérateurs télécoms pour USSD et SMS) et «émetteur» pour assurer la garantie d'une qualité de service minimale. Il faut dire que ce chantier suppose la mise en place de plusieurs prérequis techniques et réglementaires pour ficeler le système. Par ailleurs, il s'agira de prévoir aussi les différentes procédures opérationnelles devant être mises en place pour assurer le traitement de ces opérations de paiement, aussi bien que les mécanismes de sécurisation de ces traitements et des opérations y relatifs. Une pluie de transactions Pour la partie «back office» du système qui sera mise en place, elle pourra capitaliser sur les infrastructures existantes chez les banques pour le traitement des opérations de paiement par carte bancaire, et traitant d'ores et déjà plusieurs dizaines de millions de transactions. Ces infrastructures devront évidemment passer, avec succès, les tests de compatibilité et, le cas échéant, êtres mises à niveau. Il faut dire que les responsables du projet s'attendent à une densité de transactions bien plus élevée que celle liée au paiement par carte bancaire. Du coup, des différences notables entre le traitement des transactions de m-payment et celles par carte sont à relever. Le crédit commerçant devra être réalisé en temps réel et les opérations de compensation devront être réalisées plusieurs fois par jour. «Le prestataire devra prendre en compte, dans les infrastructures existantes, le nombre très élevé de transactions journalières que devraient générer le paiement mobile, contrairement au cas du paiement par carte», estiment les maîtres d'ouvrage. Un organe de gouvernance dédié Est également prévue, la mise en place de mécanismes d'incitation des intervenants clés, notamment les commerçants et les consommateurs, afin de les encourager à utiliser la solution nationale de m-payment. Dans le registre institutionnel, l'on se dirige vers la création d'un organe de gouvernance dédié au paiement mobile, selon un schéma de gouvernance proposé dans une précédente étude pour la mise en place de cette nouvelle solution de paiement. Il restera à définirla forme juridique de cet organe, ses missions, son mode de fonctionnement, de financement... au cas où le schéma de sa mise en place est validé. Tags: Paiement mobile