À Agadir, les nuisances olfactives sont multiples. L'impact le plus cité est la gêne entraînée par la nouvelle décharge de Tamelast et la zone industrielle. «Les associations exercent une pression permanente et adressent régulièrement des plaintes aux autorités, mais sans feed-back», annoncent les membres des associations locales. Actuellement, le problème est en train d'être traité et il sera réglé par la wilaya d'Agadir. Le marché afférent à l'installation de systèmes automatisés (OdoScan et OdoWatch) de suivi et de gestion continue des odeurs a été adjugé. C'est le groupement OTV (Veolia) et OdoTech France qui a remporté l'AO récemment lancé par la wilaya. Cette soumission intervient au moment où l'étude d'impact d'odeur a été achevée, en plus de l'audit déjà réalisé en janvier 2010 par les services de la wilaya d'Agadir. cet audit avait identifié la zone industrielle d'Anza comme l'une des sources des odeurs fréquemment perceptibles au nord d'Agadir, dans la zone touristique et au centre de la ville. La société canadienne OdoTech a été en effet mandatée pour effectuer son expertise sur les odeurs, dans le cadre de la convention signée par le secrétaire d'Etat chargé de l'Eau et de l'environnement, Abdelkebir Zahoud, à l'issue de sa visite l'année dernière à Agadir. Dans ce sens, ledit audit a permis d'identifier non seulement 32 sources de désagréments olfactifs, appartenant à six unités industrielles dans la zone d'Anza, mais aussi des sites générateurs de nuisances autres que les unités de fabrication de farine de poisson et les conserveries (voir le tableau ci-dessous). L'installation de cette plateforme permettra à la wilaya de réagir en temps réel lorsque les émanations dépasseront le seuil admis. Elle permettra également de quantifier les odeurs émises par les unités industrielles qui sont appelées à faire preuve de responsabilité sociale envers l'environnement et les riverains d'Anza. L'ensemble des sites identifiés dans le cadre de l'audit de la wilaya ont été accompagnés par un expert d'OdoTech, suite à leur requête afférente à la diminution des émissions gazeuses. «Des directives opérationnelles et des solutions adaptées ont été livrées aux industriels pour réduire leurs rejets, en attendant leur délocalisation au parc Haliopolis», affirme une source proche du dossier. Il y a lieu de noter que le parc Haliopolis connaît actuellement l'avancement des phases d'aménagement et de commercialisation. La société canadienne a proposé à la wilaya la prise en charge totale du transfert de système, dans le cadre de l'opération de délocalisation de la zone d'Anza au parc Haliopolis. Ce processus prendra en effet plus de 2 ans, puisque le parc a récemment entamé les travaux d'aménagement in situ, sans compter la lourdeur de la délocalisation des unités et la commercialisation à peine entreprise, avec l'attribution de 25 lots au titre du 1er semestre 2011, d'où la nécessité d'installer le système dans la zone d'Anza, en attendant la délocalisation. L'usine de cimenterie identifiée comme l'une des sources polluantes (poussière) a été délocalisée dans la province de Chtouka-Aït Baha. Compte tenu de la nouvelle vocation touristique de la zone d'Anza, il a été décidé de développer la capacité de production de ciment sur un nouveau site à Imi Mqourn, et de procéder, à terme, à l'arrêt de l'ancienne usine située dans la localité d'Anza. La nouvelle unité est respectueuse de l'environnement, puisque le dépoussiérage se fait en amont et en aval par un filtre à manches et un échangeur d'air. Par ailleurs, et pour promouvoir le partage de technologies, une convention a été conclue entre OdoTech et l'université Ibn Zohr pour le transfert de technologies et la mise en place d'un laboratoire olfactométrique, dédié à l'analyse des mesures des odeurs et au développement de projets scientifiques. En vertu de ce partenariat, OdoTech s'engage à financer la moitié de l'installation du laboratoire, mais aussi à développer la recherche scientifique avec l'université. Au titre également de cette convention, il a été procédé à la coordination des actions des deux parties, et à la mise en place de projets scientifiques en commun, en plus de l'encadrement et de la prise en charge de stagiaires. L'université Ibn Zohr sera, de ce fait, le 1er établissement à adhérer à la problématique des odeurs au niveau national. Dans le même sens, le Conseil régional de Souss-Massa-Drâa a pris des dispositions pour acquérir un laboratoire mobile, en vue de surveiller et de contrôler la qualité de l'air à l'échelle de l'agglomération d'Agadir, afin de compléter les efforts consentis par la wilaya. Signalons que l'ensemble de surveillance automatisé qui sera installé dans la zone d'Anza, se compose de deux systèmes. Il s'agit d'OdoScan et OdoWatch. Le première se veut un système composé d'un ordinateur, du logiciel OdoScan, d'une tour et d'une station météorologique installée au préalable sur le ou les sites industriels prédéfinis, avec la valeur de la concentration d'odeur mesurée auparavant grâce à un prélèvement d'échantillon à analyser par mesure olfactométrique. Les paramètres du logiciel sont installés à l'avance pour modéliser la dispersion atmosphérique de l'odeur et afficher en temps réel son panache, résultant en unités-odeur par mètre cube d'air. OdoScan associe donc les données météorologiques en temps réel, provenant de la station météorologique, avec la valeur de la concentration d'odeur mesurée au préalable. En ce qui concerne le second, c'est aussi un système intégré de mesure, qui comprend un ou plusieurs nez électroniques (NE), implantés sur les sites détectés de façon à identifier et quantifier les émissions d'odeurs. Cet outil est muni d'un système de communication unissant les données météorologiques reçues de la station météo (fournie en standard avec le système OdoWatch) avec celles envoyées par les nez électroniques. Le système modélise la dispersion atmosphérique des odeurs et affiche le panache d'odeurs en superposition à la carte aérienne du site. OdoTech, un spécialiste de la métrologie des odeurs La société OdoTech a démarré à l'Ecole polytechnique de Montréal. Elle opère principalement dans la métrologie des odeurs. C'est le 1er fournisseur d'équipements de quantification des odeurs et de logiciels de dispersion des contaminants atmosphériques. Regroupant plus de 45 universitaires et professionnels de l'olfactométrie à travers le monde, 50% de ses ressources techniques proviennent d'universités et écoles d'ingénieurs françaises, entre autres. Son réseau de distribution couvre plus de 60 pays à travers le monde. La société a déjà réalisé plusieurs contrats et mandats d'olfactométrie en France depuis 2002. L'affluence des mandats européens a ainsi permis en 2006 la création de la société française OdoTech France, dont le siège social est à Lyon et du laboratoire d'olfactométrie de Grasse. Rapport d'évaluation de l'état initial des nuisances olfactives, diagnostic odeur