Avec 520 bateaux côtiers, 229 sardiniers et 900 barques artisanales, le port de pêche de Lâayoune affiche de bons résultats. La dynamique se traduit sur les investissements. Pour sa troisième étape, la caravane organisée dans les ports de pêche du sud, du 7 au 12 mars, a fait escale au port de pêche de Laâyoune. Ce dernier, mis en service en 1986, affiche de belles performances, 520 bateaux côtiers dont 242 chalutiers, 229 sardiniers et 56 palangriers ainsi que 900 barques artisanales et 19.355 postes directs en mer. En 2015, les produits halieutiques qui y ont été débarqués s'élevaient à 311.492 tonnes. Ce qui fait de ce port, selon la Délégation de la pêche maritime de Laâyoune, l'un des premiers ports du royaume en matière de débarquements, avec une valeur de 1,2MMDH. «À lui seul, le port de Laâyoune s'accapare le tiers de la flotte nationale. En termes de débarquements avec celui de Dakhla, il représente 80% des débarquements sur l'ensemble des ports du pays ! En 2014 et 2015, il a même devancé tous les autres ports en ce qui concerne le pélagique», souligne Mhamed Hmamou, délégué des pêches maritimes de Laâyoune. Les captures en pélagiques occupent la première place (297.247T), le poisson blanc (34.755 T) et les céphalopodes (9.740 T dont 95% de poulpes). Selon Hmamou, l'année 2015 a connu une chute au niveau des débarquements. Régression que les professionnels rencontrés expliqueront par plusieurs facteurs. «La production globale en ressources halieutiques a chuté à cause du mauvais temps et l'application des repos biologiques. À cela s'ajoute la grève observée l'année dernière par les professionnels pendant près d'un mois», ajoute-t-il. 100.000 caisses par jour Le port de Laâyoune assure l'approvisionnement des provinces du sud ainsi que le traitement et la valorisation des ressources halieutiques de la région. En effet, à peine le portail du port franchi, on remarque que l'activité y est intense. Le rythme est en effet élevé sur le quai, mercredi 9 mars, à 10 heures. Deux navires côtiers viennent tout juste de rentrer après avoir passé plusieurs jours en mer. Les marins pêcheurs sont pressés de débarquer les captures qui devront être par la suite déclarées à un agent de la délégation de la pêche maritime. «D'ici le 31 mars, la campagne de poulpes arrivera à sa fin», souligne un marin, qui semble très fatigué. Pendant ce temps, à la halle aux poissons, les dernières opérations touchent à leur fin. Il y a encore cinq semaines, cette même halle, tournant aujourd'hui à plein régime, était à l'arrêt à cause de la grève des mareyeurs, lesquels étaient en colère contre la décision de l'ONP relative aux caisses en plastique. «Nous démarrons les opérations de vente à 2 heures du matin. La capacité de cette halle peut aller jusqu'à 20 navires de pêche côtière», souligne Abdellah Nennat, chef du service de commercialisation de la halle. En une journée, la halle a accueilli quelque 100.000 caisses, soit une valeur de près de 3MDH, précise le responsable à l'ONP aux journalistes. Rappelons que le déplacement des professionnels de la presse s'inscrit dans le cadre de la caravane co-organisée par la fondation Maroc bleu et les professionnels de la pêche, en vue de faire connaître les investissements réalisés dans les ports de pêche du sud (Tan-Tan, Tarfaya, Laâyoune, Boujdour et Dakhla). 34 unités de valorisation Le secteur des industries de la pêche n'est pas en reste durant cette visite guidée au port de Laâyoune. Ce tissu industriel rassemble dans ce même port 34 unités de valorisation du produit de la pêche, dont 21 usines de congélation. Le chiffre d'affaires réalisé par ledit secteur est d'environ 1,1 MMDH. Pour Hicham Nacef, opérateur de la pêche côtière, les opportunités d'investissements dans le port de Laâyoune sont importantes. «Les conditions d'investissements sont aujourd'hui réunies, que ce soit dans le secteur des unités industrielles ou dans les bateaux de pêche», précise Hicham Nacef. Le projet d'un chantier naval est également nécessaire pour la réparation des navires côtiers de la région de Laâyoune, mais aussi de Dakhla (plus de 1.000 navires). De son côté, Abdelhalim Sadiki, SG de la Fédération nationale de la pêche maritime, considère que la valorisation des produits de la pêche par la création d'unités industrielles valorisantes (conserveries-unités de congélation-unités de traitement du poisson frais) y serait également souhaitable. «La mise en service d'un moyen de mise à sec des navires de pêche du port de cette ville permettra la promotion rapide de ce type d'activités génératrices d'emplois», précise-t-il. De fait, pas moins de 58.000 emplois directs et 115.000 emplois indirects ont été générés dans le secteur de la pêche au niveau des provinces du sud, tandis que la part de la pêche dans le PNB s'élève à 2,3MMDH.