Un accord à minima a été trouvé, jeudi 10 mars, entre la direction générale de Casa Prestations, gestionnaire du marché de gros de Casablanca des fruits et légumes et les commerçants grévistes qui avaient menacé de maintenir le débrayage tant que la porte du dialogue resterait fermée. Il a été convenu une suspension des mesures prises jusque-là de manière unilatérale par la Société de développement local (SDL), mandatée par le Conseil de la ville et un retour aux pratiques courantes d'avant-crise, faute d'une meilleure configuration satisfaisant les demandes des deux parties. La taxe, dont l'augmentation sur l'ensemble des produits a provoqué l'ire des commerçants et des agriculteurs, sera de nouveau négociée par type de produits et restreinte à des niveaux «acceptables» . Ainsi, la pomme de terre, qui compte une douzaine de variétés, bénéficiera de taux propres à chacune d'elles, négociés et arrêtés avec les grossistes. Les prix seront toujours fixés le lundi et le jeudi de chaque semaine, comme il est d'usage, mais cette fois avec l'admission de tous les commerçants sans exception. La direction de Casa Prestations promet de s'engager avec les commerçants dans un cycle de négociations fréquentes. Toutefois, les marchands restent sceptique. « Casa Prestations laisse passer la tempête, mais reviendra à la charge dès qu'elle verra un angle d'attaque», assure un ex-gréviste. Pour autant, la direction de la SDL affirme sans cesse que ses pouvoirs décisionnels ne sont que perceptions chimériques, puisque son statut d'intermédiaire ne lui permet que d'appliquer les directives du Conseil de la ville. Pour l'heure, les marchés casablancais seront réapprovisionnés en fruits et légumes, mais la trêve arrachée sous les coups de boutoir de commerçants ne serait que temporaire.