Une carte professionnelle pour les «ferracha» ! Cette nouvelle mesure, qui aurait été validée par les autorités locales de Casablanca, vise à organiser le commerce informel. Un recensement devait bientôt être lancé au niveau de la capitale économique pour déterminer le nombre exact des bénéficiaires. Les marchands ambulants font toujours les choux gras des médias marocains. Leur situation fera notamment l'objet d'une nouvelle réunion à la wilaya de la région Casablanca-Settat. Il est à noter qu'une trentaine de rencontres ont déjà été tenues afin de trouver des solutions concrètes à cette problématique, selon des sources proches du dossier. De fait, l'équipe en charge du dossier du commerce informel multiplie, depuis trois mois, les réunions. Objectif : arriver à un accord sur de nouvelles mesures ayant été récemment initiées afin de déloger définitivement les «ferracha» des rues de la capitale économique. La mesure phare est la mise en service d'une carte professionnelle pour les vendeurs ambulants. Une première au Maroc et la décision a été validée par le wali, Khalid Safir. Il s'agit d'une certaine "légaliser" les activités du commerce informel. «Les ferracha devront se munir d'une carte professionnelle. Ils ne pourront exercer leur activité ni même se procurer des marchandises sans ce document», précise-t-on à la wilaya. L'on apprend à ce sujet qu'une circulaire du wali a été envoyée aux gouverneurs de l'ensemble des préfectures de la métropole. Objectif : lancer un recensement de tous les commerçants ambulants que compte aujourd'hui la ville de Casablanca. La wilaya indique que l'on doit attendre la fin du recensement avant de se prononcer sur le nombre exact des futurs marchands bénéficiaires. Mais à l'Union démocratique des commerçants et artisans (UDCA), qui fédère 80.000 commerçants, dont 60% de ferracha, on estime à 130.000 le nombre de marchands ambulants devant bénéficier de ces cartes professionnelles. Le président de cette union, Fouad El Khattabi, voit dans ce projet d'octroi de cartes l'occasion de structurer ce commerce informel, et surtout de présenter une solution idéale à cette question majeure. «C'est l'une des revendications de l'UDCA depuis maintenant plusieurs années. Avec cette nouvelle décision, on commence à voir le bout du tunnel. Ces cartes sont, à nous yeux, l'une des solutions idéales pour résoudre ce problème du commerce informel, et nous en sommes contents», déclare Fouad El Khattabi qui a été associé aux tractations sur la question. «Plusieurs réflexions ont été lancées pour initier des projets devant abriter ces anciens marchands ambulants, et certains devraient être lancés très prochainement à Hay Mohammadi», ajoute-t-il. Comment obtenir sa carte de commerçant ambulant et quelle sera sa validité ? Pour le moment, à la wilaya, aucun détail ne filtre sur ce sujet, même si certaines informations indiquent que cette carte pourrait être délivrée par la Chambre de commerce et d'industrie de Casablanca. Pour obtenir cette carte, les commerçants doivent remplir certains critères, à savoir l'obligation d'avoir exercé une activité commerciale ambulante pendant plusieurs années, sachant que les modalités d'obtention devront faire l'objet d'une autre réunion prochainement au niveau de l'ensemble des préfectures. Concrètement, pour ce qui est du respect de cette nouvelle mesure, qui devrait être appliquée d'ici quelques mois, les autorités vont vérifier que tous les commerçants disposent d'une carte professionnelle et vont également contrôler les factures de tous les marchands. Ceci dit, il y a lieu de souligner que, d'un point de vue pratique, l'idée de contrôler les quelque 130.000 commerçants ambulants que compterait la métropole semble être difficile, selon le président de l'UDCA. Pour l'heure, les ferracha n'ont pas encore évacué les quartiers de Casablanca Si dans certaines préfectures, en l'occurrence celle de Sidi Bernoussi, les responsables ont pu déloger les commerçants ambulants, dans d'autres préfectures, la mission semble impossible.