Les marchands ambulants n'ont épargné aucune ville marocaine. A Tanger, des mesures concrètes ont été entreprises pour absorber 80% de ce fléau. Explications du président de la CCIST. Les campagnes d'assainissement entreprises par les autorités locales contre les marchands ambulants avaient-elles un résultat positif dans les différentes villes marocaines ? Ou l'éradication totale de cette activité informelle qui se prolifère d'un jour à l'autre, est-elle la solution convenable ? Si oui, où emmène-t-on cette armée de chômeurs qui trouvent un substitut en cette activité qui porte un préjudice aux commerçants légaux et porte atteinte au paysage des villes. Tanger a trouvé une solution qui ne porte atteinte ni à l'un ni à l'autre. « D'abord, la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Tanger (CCIST) a entrepris une campagne de sensibilisation et a tenu des réunions avec la Wilaya de Tanger pour décider de procéder à la répartition des marchands ambulants dans des quartiers commerciaux déterminés, suivant un agenda défini… », affirme Brahim Dahbi, président de la CCIST à Aujourd'hui Le Maroc. En effet, l'expansion des marchands ambulants à cette ville du détroit marocain, est spectaculaire, précise-t-il. Les enquêtes réalisées, à ce propos, par les services concernés, ont révélé que 565 marchands ambulants exercent leur activité informelle dans la commune de Tanger-Médina et 634 sur le territoire de la commune de Charf. Un état des lieux qui a nécessité le déploiement des efforts d'une part par la Wilaya de Tanger, d'autre part par la CCIST et en troisième lieu par les deux communes en question afin de juguler ce fléau, en prenant en considération l'état social des marchands ambulants. « La régulation des marchés et la distribution des lots commerciaux ont tenu une importance non négligeable, notamment en ce qui concerne le quartier Najiba, où dernièrement il a été procédé à une distribution de plusieurs lots de terrains à des marchands ambulants afin qu'ils édifient des kiosques en bonne et due forme pour exercer légalement leur commerce… », déclare le président de la CCIST. Ce dernier a précisé que cette mesure, concrétisée par une commission ad-hoc constituée des représentants de l'autorité locale, de la CCIST et de la commune de Charf, est intervenue suite à une tournée effectuée sur les lieux au terme de laquelle, il a été décidé de mettre fin à une situation anarchique qui portait préjudice aux commerçants légalement établis dans la zone. Il ne s'agit pas d'une opération arbitraire, affirme-t-il. Mais « au cours de laquelle un cahier de charges a été remis aux bénéficiaires des lots, stipulant les obligations auxquelles seront soumis les marchés communaux… », ajoute-t-il. Cinq de ces bénéficiaires et le président de l'Amicale des commerçants seront représentés prochainement dans la commission ad-hoc afin d'éviter un éventuel dérive. Par ailleurs, le président de la CCIST a précisé que « La wilaya de Tanger et la CCIST se sont penchées dernièrement sur le problème de l'organisation des marchands ambulants des produits d'artisanats ». A ce propos, une première réunion a été consacrée à l'examen du projet de l'organisation de cette catégorie de marchands et une deuxième réunion a été tenue en marge de la visite des emplacements proposés aux marchands. Cette visite, précise Brahim Dahbi avait eu lieu pour « la validation des sites identifiés, à l'arrêt de la liste des marchands devrant bénéficier de l'opération et à la validation des mesures d'accompagnement », a-t-il expliqué. Ces mesures, entreprises pour juguler le fléau des marchands ambulants à Tanger, ont enregistré des « résultats concrèts et satisfaisants à 80% », selon Dahbi, qui conclut que les retombés positives de cette opération en matière de promotion du secteur touristique ne sont pas à démontrer.