Ils arpentent les artères des villes à longueur de journée pour vendre tous types de marchandises. La préfecture Mers Sultan-Al Fida a décidé de limiter le commerce ambulant à certaines zones et selon un calendrier fixe. Les marchands ambulants sont nombreux à investir les artères et ruelles de la capitale économique. Vendre des fruits, des légumes, des vêtements et même du poisson en se déplaçant un peu partout est un métier de l'informel qui envahit la métropole. Le nombre des marchands ambulants difficilement contrôlables, ne cesse d'augmenter pour la simple raison que les habitants de la ville apprécient leurs bas prix et leur proximité. La préfecture Al Fida- Mers Sultan est connue pour être de loin la plus peuplée et où le taux de pauvreté est le plus élevé à Casablanca. Elle compte ainsi une population totale de 332.682 habitants et une densité de 43.000 habitants au km2 soit 3 fois la densité de Casablanca . Cette préfecture est confrontée à d'importants problèmes générés par les marchands ambulants qui sont très nombreux. Selon les statistiques, on compte plus de 12.000 marchands ambulants qui sont pour la très grande majorité des hommes (80%) et 86% de ces marchands sont des résidents du quartier. Notons également que 95% d'entre eux n'exercent aucune autre activité. Parmi les problèmes auxquels doit faire face la préfecture Al Fida-Mers Sultan, il y'a lieu de relever tout d'abord l'occupation quasi permanente du domaine et des voies publics, l'entrave à la fluidité de la circulation. Mais il faut aussi relever la concurrence au commerce organisé , les problèmes de sécurité , l'évasion fiscale et corruption et enfin la prolifération des produits de contrebande. C'est pour faire face à ces défis majeurs qu' une stratégie d'organisation des marchands ambulants en marché ambulants organisés a été élaborée. L'objectif étant de ne pas leur courir après ou de leur saisir leur marchandise mais de les intégrer dans le circuit économique légal et non pas informel. L'idée des marchés ambulants est de créer des espaces régis dans le temps et l'espace en vue d'abriter ces marchands ambulants dont l'activité est génératrice de revenus. Pour ce qui est de l'organisation de l'espace, il a été décidé que dans les zones dites «rouges» , il est formellement interdit d'exercer le commerce ambulant. Ces zones concernent : l'avenue Mohammed VI, la rue Maamoura, la rue Ait Yafilmane, la Place Taj, la rue des Abbassides, la rue Smiren et la rue Al Gharb. Quant à l'organisation dans le temps, un calendrier a été fixé avec des tranches horaires à respecter. Le commerce ambulant pourra alors être exercé à raison d'une fois par semaine et par endroit. Ce commerce concerne trois types d'activités : les fruits et légumes, l'habillement et les ustensiles ménagers. Cette opération est destinée non seulement à évacuer la voie publique et sauvegarder les intérêts des commerçants formels mais de tenir compte de ces marchands ambulants en leur garantissant un revenu indispensable pour leur subsistance. Une campagne de sensibilisation a été déjà menée où il a été procédé à l'affichage et la distribution de plus de 15 000 affiches publicitaires. En outre, plus de 50.000 dépliants mentionnant le calendrier et les emplacements des marchands ambulants ont été distribués. Un programme de formation en faveur de médiateurs chargés de la distribution des tracts et de la communication avec les marchands a été organisé sans oublier le lancement d'une campagne de médiatisation à travers la presse et les chaînes locales et nationales.