* Les mesures sociales, administratives ou économiques sont jugées peu attrayantes par les commerçants ambulants. * La faiblesse des moyens et surfaces alloués complique davantage la situation. Loption de sédentarisation des marchands ambulants savère difficile et pénible. Les options proposées par les autorités pour rendre formel ce type de commerce nont pas trouvé décho favorable sur le terrain. Outre la faiblesse des moyens octroyés, les incitations sociales, administratives ou économiques sont peu séduisantes pour ces commerçants. 40% des commerçants sont ambulants En labsence détudes précises, les estimations tablent sur lexistence de plus de 50.000 marchands ambulants. Dans le monde rural, ce type de commerce représente 80% ; du fait que les souks sont hebdomadaires, les commerçants sont obligés de faire la tournée chaque jour dans un marché. Ce type de commerce a connu un succès notoire ces dernières années. «Cest facile, cest pas cher et ça peut rapporter gros», dès linstant que ces commerçants travaillent dans linformel et ne payent pas souvent dimpôts directs car incontrôlables. Avec une «Ferracha», un commençant peut gagner jusquà 500DH/jour. Mais encore faudrait-il choisir le bon endroit qui, lui aussi, se paye très cher. LEtat a décidé la sédentarisation de ces commerçants. Cest le ministère de lIntérieur et non celui du Commerce et de lIndustrie qui sen occupe. Un budget de 105 MDH a été alloué. Il est question de proposer une couverture médicale et sociale à ces commerçants moyennant le payement de la patente ou linscription sur le registre de commerce. Ahmed Réda Chami, ministre de lIndustrie et du Commerce, a fait la distinction entre les bons et les mauvais marchands ambulants. «LEtat ne peut pas aider les commerçant de produits de contrebande ou périmés», a-t-il lancé lors de la présentation du programme Rawaj. La sédentarisation devrait nécessiter un aménagement au niveau de lespace urbanistique. Près de 300.000 m2 ont été alloués à lopération dans les principales villes du Royaume où les activités ambulantes créent des taches noires pour la circulation et gênent considérablement les autres commerçants. A Derb Soltane, à Casablanca, lopération dorganisation des commerces sest soldée par un échec total. Quelques mois après son lancement, les commerçants de ce quartier regroupés au sein de lAssociation Al Wahda ont manifesté devant le siège de la Wilaya et de la Communauté urbaine dénonçant le non-respect du programme dorganisation, surtout celui lié aux zones bleues. Son président Jawad Chafii crie au «scandale». «Les autorités nont pas respecté leurs engagements et nos marges sont trop affectées». Pour leur part, les marchands ambulants estiment que la sédentarisation via les zones bleues na fait que compliquer leur tâche. «Il est difficile de travailler dans un environnement très hostile. Nous sommes confrontés chaque jour aux habitants et autres commerçants», a expliqué Azzedine Oubeid de lAssociation des marchands ambulants de Derb Soltane. Il a souligné que «les zones bleues voient larrivée massives de marchands ambulants non résidents de la préfecture». Oubeid a appelé les autorités à revoir la stratégie dorganisation. Derb Soltane nest quun cas parmi tant dautres et des exemples sont cités comme point noir. Sil ny a pas une solution tranchée et de grande envergure, la situation peut dégénérer en une confrontation.