Fanée par les aberrations législatives, la cité des fleurs semble avoir perdu de son éclat. Devant les regards insensibles à la détérioration de la ville, Mohammédia s'enfonce dans un marasme économique et social. Le Conseil de la section locale de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) s'est réuni ce dimanche 17 novembre 2024 pour analyser la situation préoccupante que traverse la commune et appeler à des actions urgentes pour en sortir. Lors de cette réunion, un constat accablant a été dressé sur l'état économique, social et environnemental de la ville. En ce sens, la FGD accuse le conseil communal, et plus particulièrement son président, de ne pas remplir les responsabilités qui lui incombent selon la loi 113.14 sur les collectivités territoriales. Les absences répétées du président de la commune et sa négligence des affaires locales sont pointées comme des facteurs majeurs de cette dégradation. "Le président a failli à sa mission de servir les citoyens et de défendre leurs intérêts. Il est urgent que les autorités compétentes engagent une procédure de destitution pour sauver ce qui peut encore l'être", déclare le Conseil de la section locale FGD. La Fédération estime que Mohammedia passe par un véritable abandon, où l'absence de vision et de gestion compromet gravement son avenir. Une ville à bout de souffle. Malgré son emplacement stratégique et son rapprochement de la métropole Casablanca, la situation économique de Mohammedia laisse à désirer. "Autrefois un centre industriel florissant, Mohammedia a vu ses piliers économiques s'effondrer avec la fermeture d'entreprises de renom telles que Samir, Koutoubia, Biscuiterie BZK ou encore Ikoma. Ces fermetures ont entraîné une montée en flèche du chômage, plongeant des milliers de familles dans l'incertitude et la précarité", déplorent les membres de la FGD. Sur le plan social, la situation est tout aussi préoccupante. Les services publics essentiels, notamment la santé, l'éducation, les transports et la propreté, sont dans un état de délabrement avancé. Les routes dégradées, l'éclairage public défaillant et l'insuffisance des infrastructures sportives et culturelles aggravent les frustrations des habitants. L'aspect environnemental n'est pas épargné. La ville est envahie par des charrettes tirées par des animaux, des chiens et chats errants, et des constructions illégales qui dévorent les espaces verts et les zones côtières. À cela s'ajoutent des incendies récurrents dans les parcs et une gestion des déchets qui laisse à désirer. Face à cette situation on ne peut plus préoccupante, la FGD présente un plan de développement global et intégré, axé sur plusieurs priorités stratégiques : La relance de l'économie locale semble une priorité accrue. Cela passe par la reprise des activités industrielles dans des entreprises clés comme Samir et Koutoubia, mais aussi par la création de nouvelles zones industrielles pour attirer les investissements et générer des emplois. De plus, la Fédération plaide pour la création d'une gare routière, le raccordement de la ville au réseau de tramway et une réhabilitation des routes et des transports en commun. Le traitement des eaux usées pour irriguer les espaces verts est proposé comme une solution durable pour embellir la ville et améliorer la qualité de vie des habitants. Consciente des enjeux qui traversent les habitants de la ville, la FGD réclame une redistribution équitable des logements vacants, notamment les 100 appartements construits par Samir, ainsi qu'un programme de logements sociaux adaptés aux familles les plus démunies. Pas que, la FGD met également en avant la résilience de ses conseillers au sein du conseil communal, qui continuent de défendre les intérêts des citoyens malgré les obstacles. Elle lance un appel aux habitants, associations et acteurs concernés pour unir leurs forces et coordonner leurs efforts en vue de sauver la ville. « Mohammedia ne peut plus attendre. Il est temps de rompre avec l'inertie et de bâtir une vision collective pour redonner à la ville sa grandeur et sa prospérité« , affirme la FGD.
