Le festival casablancais vient de dévoiler deux autres noms d'artistes invités à participer à la fête du Jazz et de la World Music du 16 au 24 avril. Macy Gray, Hindi Zahra et Jamie Cullum viennent s'ajouter à Melody Gardot, Richard Bona et Goran Bregovic. Il y a festival et festival, mais ce qui est certain c'est que le Jazzablanca demeure une valeur sûre de la scène culturelle marocaine. Comment cet événement culturel peut-il attirer, à lui seul, une telle brochette de musiciens et d'artistes d'un aussi gros calibre ? Jazzablanca cumule les moments forts de musique ! Après avoir offert un avant goût de festival ce 17 février dernier au Mégarama avec un concert authentique d'Ibrahim Maalouf, Jazzablanca profite de sa nouvelle identité pour proposer une 11e édition plus forte et qui va faire durer le plaisir. En effet, le festival passe à 9 jours et l'on sait déjà que Macy Gray fait l'ouverture le samedi 16 avril, suivi de Richard Bona le dimanche 17 avril, Hindi Zahra le lundi 18 avril, Melody Gardot le mardi 19 avril, Goran Bregovic le mercredi 20 avril et Jamie Cullum le jeudi 21 avril ! On ne sait toujours pas qui fera les trois derniers concerts et surtout la clôture mais le palmarès de la semaine est déjà bluffant. Pour la première fois au Maroc, la chanteuse américaine d'RNB Soul écorchée vive se produira le samedi 16 avril sur la scène d'Anfa. Auteur compositeur, Macy Gray se fait connaître à travers son premier album : «On How Life Is» paru en 1999. En 2001, elle est récompensée d'un Grammy Award pour la «meilleure performance vocale pop» pour son titre «I Try». Deux albums, un best-of et un live plus tard, elle revient en force en 2007 avec son 6e opus : «Big», considéré comme un album de come-back, sur lequel elle collabore avec des stars de la pop et du jazz comme Justin Timberlake, Fergie ou Natalie Cole. Sa voix à la fois cassée et puissante où l'on retrouve l'influence de Billie Holiday, la propulse parmi les divas de la soul contemporaine. Jamie Cullum est un jazzman britannique le plus célèbre de sa génération avec deux Grammy, deux Golden Globes et plus de 10 millions de ventes d'albums dans le monde, lequel se produira le jeudi 21 avril sur la scène d'Anfa. Lui qui sait faire chanter son piano et qui sait faire naître en son public une énergie particulière pendant chaque prestation, promet un concert mémorable à Casablanca. Entre ses reprises de Jimmy Hendrix ou Radiohead et ses chansons originales, le virtuose anglais ensorcèle et envoûte à chacun de ses passages. Quand à la magnifique Hindi Zahra, elle revient à Casablanca avec son nouvel opus «Handmade» après avoir laissé des traces à Essaouira lors du dernier festival gnaoua. Des chansons en français, en anglais et en berbère, des chansons d'aventurière qui, remontées des tréfonds, dansent sur les flots et voguent sur les déserts. Il y a de la mélancolie dans les chansons d'Hindi Zahra, mais de l'extase dans sa voix et des mélisses qui font le tour du monde en spirales. Trois têtes d'affiche qui viendront s'ajouter au génie de Goran Bregovic et sa musique d'ailleurs, de Mélody Gardot habituée du Jazzablanca et le grand Richard Bona du haut de sa basse. Malgré les failles et les obstacles, le Jazzablanca a su, par le travail et de la rigueur, apprendre de ses erreurs et grandir. Son directeur, Moulay Ahmed Alami, qui nous révélait l'année dernière : «On consacre 3-4% des investissements publics à des investissements culturels qui apportent plus d'emplois que l'automobile, plus d'emplois que plusieurs autre secteurs où on accepte d'injecter des milliards», a foi en la culture et en son pouvoir. La preuve n'est autre que cette 11e édition du Jazzablanca !