De Tanger à Al Hoceima en passant par les différentes préfectures et provinces qui la composent, la région regorge de potentialités qui demeurent sous-exploitées. Les indicateurs des principales composantes de la région. Tanger-Tétouan-Al Hoceima est l'une des régions qui tireront la croissance du pays dans les années à venir. Aujourd'hui, la région contribue à près de 10% du PIB total du royaume, mais au vu de son rythme de croissance soutenu, ce chiffre devrait grimper très rapidement. Avec un peu moins de 4 millions d'habitants sur une superficie de près de 30.000 km2, Tanger-Tétouan-Al Hoceima connaît une activité économique importante. Jusque-là, les monographies régionales n'ont pas été mises au goût du jour à la lumière du nouveau découpage. En attendant, l'on doit se contenter des chiffres dont disposent les organismes régionaux. Selon le Centre régional d'investissement (CRI), Tanger-Tétouan-Al Hoceima abrite des investissements de l'ordre 6,61 MMDH, capte pas moins de 30% des investissements directs étrangers (IDE) destinés au royaume, et contribue à hauteur de 19% dans les exportations marocaines. Le Haut-commissariat au plan (HCP) indique, de son côté, que l'agriculture et la pêche demeurent les secteurs les plus importants au niveau de la région, aussi bien en termes d'emploi que par les effets induits en termes de création d'unités agro-industrielles. La région est aussi bien lotie en ressources en eau avec plus de 10 barrages, ce qui favorise le développement des activités agricoles. L'industrie de transformation, de son côté, connaît un grand essor grâce à l'existence d'une infrastructure importante (routes, ports, aéroports, réseau ferroviaire, zones industrielles et d'activités économiques...). La région dispose également d'une infrastructure portuaire importante, avec le port de Tanger Med en chef de file. Situé à 45 km à l'Est de Tanger et à 15 km de l'Europe, se trouvant sur la voie de passage du commerce maritime mondial Est-Ouest entre l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord, il s'agit d'un projet d'infrastructure intégré qui s'articule autour de trois composantes principales, à savoir le port, les zones franches et les infrastructures de connexion, offrant ainsi aux investisseurs nationaux et étrangers des atouts indéniables, et vise un marché de proximité de plus de 600 millions d'habitants comprenant l'Europe de l'Ouest, l'Afrique du Nord-Ouest, ainsi que l'Amérique du Nord. Les travaux d'extension de ce port, lancés en 2010 par la construction du second terminal Tanger Med II, vont porter la capacité totale de ce port à 8,5 millions de conteneurs par an. La zone franche logistique du port Tanger Med complète cette offre de valeur avec l'ambition d'asseoir un pôle logistique leader dans la région. Opérationnelle depuis fin 2008, cette zone, intégrée au port Tanger Med et dédiée aux activités logistiques à valeur ajoutée de groupage, de distribution et d'approvisionnement à l'échelle des flux intercontinentaux, est assurément la plateforme logistique et multimodale par excellence, pour les opérateurs désirant optimiser leurs activités de stockage et distribution vers l'Europe, la Méditerranée, l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique. Omar Chraibi Directeur du CRI de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma Quel sera l'apport du nouveau découpage pour le potentiel économique de la nouvelle région Tanger-Tétouan-Hoceima ? Le nouveau découpage administratif de la région va permettre de compléter l'offre territoriale existante suite à l'intégration de la province d'Al Hoceïma à la région et ceci grâce à ses multiples potentialités liées à ses atouts naturels notamment le tourisme rural et balnéaire, l'agriculture et les produits du terroir. La nouvelle région constitue alors un paysage diversifié propice à l'investissement. Cette région ne risque pas de souffrir d'un déséquilibre économique entre un pôle de Tanger attractif pour les investisseurs et un autre pôle peu attractif pour les opérateurs économiques ? Au contraire et comme nous l'avons déjà signalé la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma constitue un territoire homogène, caractérisé par une complémentarité entre ses différentes composantes territoriales et une diversité de ses richesses. On y trouve de l'industrie, de l'agriculture, des services, du tourisme balnéaire, culturel et rural. Et tous ses atouts profitent pleinement des grandes infrastructures qui desservent la région, notamment ses trois aéroports internationaux, et de la plateforme portuaire Tanger-Med. On assiste à cet effet, à une vraie solidarité intra-région. Comment le CRI compte organiser ses offres de services pour pouvoir couvrir toute cette région et répondre à la demande des différents profils d'investisseurs ? Le CRI dispose déjà de 2 centres : le Centre de Tétouan et celui d'Al Hoceïma. Ces deux structures sont dotées d'une autonomie administrative dans les traitements des dossiers de création d'entreprises et des projets d'investissement dont le montant est inférieur à 100MDH. Cette décentralisation régionale a pour objectif de mieux se rapprocher des investisseurs et permettre par conséquent une meilleure réactivité en matière de délais et de qualité des services offerts aux investisseurs.