L'organisation des Jeux olympiques suppose une lourde machine économique et financière. La France, qui s'apprête à déposer sa candidature pour les JO 2024, fait déjà l'objet de vives critiques. Paris va se mesurer à d'autres grandes métropoles mondiales pour l'organisation des Jeux olympiques 2024, à l'instar de Boston, Rome et Berlin. Pour ce faire, une série d'études a été lancée pour en évaluer le coût et la faisabilité. De prime abord, il en ressort qu'il s'agit d'une grosse machine économique et financière pesant quelque 6,2 milliards d'euros, dont le plus gros devrait être supporté par le pays organisateur. Paris s'investit pleinement Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, est décidée à inscrire la capitale française dans le registre des métropoles mondiales olympiques. L'on se rappelle que Paris avait été désavouée pour l'organisation des JO 2012, alors remportée par Londres, mais elle ne se laisse pas intimider pour les JO 2024, en dépit du poids des concurrents. La démarche d'Anne Hidalgo est bien mesurée, car la maire de Paris sait pertinemment que ce dossier ne compte pas que des sympathisants. Les crises économique et financière imposent à Hidalgo une certaine prudence, d'où la commande d'une étude de faisabilité qui lui a été remise cette semaine. Une commission ad hoc va étudier tous les détails du rapport, ce qui permettra à Hidalgo d'annoncer, en juillet 2016, sa décision de postuler ou non à cette organisation. Mais tout plaide pour un nouveau défi afin d'avoir, enfin, l'honneur d'inscrire le nom de Paris dans l'histoire du sport olympique. Hidalgo devra s'investir pleinement pour convaincre les Français les plus sceptiques et surtout les fédérer autour de ce projet, et pas seulement les Parisiens. Elle sait aussi que pareille réussite impacterait son avenir politique, dans un sens comme dans l'autre. Slot machine Le cabinet Microeconomix, auteur d'une analyse économique sur le coût des JO, est catégorique : l'organisation des JO n'est pas rentable. Une thèse que les Britanniques et les Américains démontent en se référant aux JO organisés à Londres en 2012 et à Atlanta, en 1996. Le débat est donc ouvert, et chacun peut faire valoir ses arguments. En attendant, le premier challenge d'Hidalgo est de présenter un business-plan en béton, à commencer par une parfaite maîtrise du budget, estimé à 6,2 milliards d'euros, et qui souvent surprend les organisateurs par des surcoûts inattendus. De fait, les Anglais avaient estimé les JO de Londres à 5 milliards d'euros, mais au final ils ont dépensé 8,7 milliards d'euros. Les détracteurs des JO ressortent aussi la carte de rentabilité et estiment que le public n'en tire pas profit, que seuls les opérateurs privés en bénéficient. À cela, l'équipe rapprochée d'Hidalgo répond que «même si cela s'avérait vrai, ces opérateurs privés stimuleraient l'emploi, l'investissement et l'ensemble du circuit économique, dont le tourisme». Déjà, la mairie de Paris a commencé par mobiliser 60 millions d'euros pour le montage du dossier de candidature, et la campagne qui suivra. Rappelons que les Japonais ont misé 80 millions d'euros pour le dossier de Tokyo 2020. Un pari remporté haut la main. Chiffres clés 6,2 milliards d'euros Coût global 4,4 milliards d'euros Apport de la France 1,8 milliard d'euros Apport du CIO 3,0 milliards d'euros Coût de l'infrastructure 3,2 milliards d'euros Coût opérationnel 60 millions d'euros Communication