Selon le quotidien espagnol «El Mundo», le double champion olympique aurait subi de «fortes pressions» de la part de la France pour ne pas faire le déplacement à Oviedo et recevoir le prix «Prince des Asturies des Sports». Le double champion olympique, Hicham El Guerrouj, aurait subi de « fortes pressions» de la part de la France pour ne pas faire le déplacement à Oviedo où il s'est vu décerner, le 22 octobre dernier, le prix « Prince des Asturies des Sports ». C'est en tout cas ce qu'a affirmé le quotidien espagnol «El Mundo», dans son édition de mardi dernier. Et pour cause, toujours selon le journal espagnol, son voyage en Espagne a été vu, non seulement, comme un soutien à la candidature de la ville de Madrid aux Jeux Olympiques de 2012, mais aussi une manière de faire de la promotion au dossier espagnol. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», l'empereur du demi-fond était injoignable. D'après «El Mundo», c'est l'Espagnol Miguel Angel Mostaza, agent très connu dans le monde de l'athlétisme, qui a révélé l'information. Selon lui, des pressions auraient été exercées par le comité chargé de la promotion de la candidature de Paris et des personnalités proches du Comité international olympique (CIO). Il a fallu, selon «El Mundo», l'intervention de l'ex-président du CIO, Juan Antonio Samaranch, en personne pour éviter que Hicham renonce à son voyage en Espagne. De la concurrence dans l'air. Car Paris est également dans la course pour les Jeux Olympiques de 2012. Bien avant les Espagnols, les Français étaient les premiers à inviter le plus grand athlète de l'histoire de l'athlétisme chez eux. Et c'était, s'il vous plaît !, sur les plateaux de l'émission la plus suivie et la plus célèbre de l'Hexagone : «Vivement dimanche» sur France2, animée par Michel Drucker, un des grands animateurs français. Dans cette émission, il n'y avait pas que Hicham El Guerrouj comme invité de marque. Il y avait également Bertrand Delanoïe, maire socialiste de Paris. Belle organisation de communication et de promotion de la candidature parisienne. Candidature à laquelle et le président de la République, Jacques Chirac, et les pouvoirs publics français, apportent tout leur soutien. « La candidature de Paris est celle de toute la France» a déclaré le chef d'Etat français. Avant d'ajouter «Vous pouvez compter sur ma totale détermination pour la soutenir, pour la défendre et, avec vous tous, pour la faire gagner». Mardi dernier, à l'hôtel Matignon, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, a signé un document selon lequel l'Etat s'engagerait à hauteur de 2,5 milliards d'euros pour l'organisation des Jeux olympiques de 2012. Plus d'un siècle après sa résurrection par le baron Pierre de Coubertin, Paris, qui avait déjà abrité les championnats du monde d'athlétisme en 2003, veut accueillir les Olympiades de 2012. Ses atouts : caractère unique de ses sites et de ses monuments, richesse des équipements sportifs, capacité d'hébergement, qualité exceptionnelle des infrastructures de transport. Les responsables français comptent jouer une autre carte pour faire la différence face aux Espagnols : mobiliser tous les Français. En face, Madrid ne veut pas lâcher le morceau. Le gouvernement espagnol a décidé de débourser plus de 800 millions d'euros pour appuyer la candidature de Madrid aux Olympiades de 2012. Cette décision fait suite aux déclarations du maire de Madrid qui affirmait que 90% des installations olympiques seraient prêtes pour 2006. Outre Paris et Madrid, trois autres villes sont en lice pour organiser les JO de 2012 : New-York, Moscou et Londres. La date de dépôt des dossiers est fixée au 15 novembre prochain. Après quoi, le comité d'évaluation du CIO, dont une autre figure marocaine, Nawal El Moutawakil, fait partie se rendra à toutes ces villes. La décision finale de la ville retenue sera prise le 6 juillet 2005 à Singapour.