Deux universités marocaines ont signé des accords de coopération avec deux universités espagnoles de la Cantabrie et du Pays basque. Les milieux universitaires espagnols et marocains se rapprochent. L'Université Mohammed V de Rabat et celle d'Ibn Tofail de Kénitra viennent de signer un accord de partenariat avec l'Université de Cantabria (UC) ainsi qu'avec l'Universidad del Pais Vasco (UPV) à Bilbao. Les recteurs des deux établissements marocains, Azzedine El Midaoui, président de l'Université Ibn Tofail, et Said Amzazi, président de l'Université de Mohammed V, ont fait le déplacement dans cette région du Nord espagnol pour parapher ces accords. En Cantabrie, les représentants des universités marocaines et le recteur de l'Université de Cantarbria (UC), José Carlos Gomez Sal, ont ratifié deux conventions de coopération. Selon l'UC, ces accords permettront aux établissements marocains et à leurs homologues espagnols de procéder à des échanges estudiantins, du corps enseignant et des chercheurs deux rives. De même, les deux universités nationales et l'espagnole procéderont à des échanges de publications d'investigation et de matériel provenant de leurs bibliothèques. Les accords portent également sur des échanges de formation. Réseau de coopération Il est même question d'effectuer des investigations conjointement, selon les termes de cette collaboration universitaire. Les deux professeurs marocains ont profité de leur présence en Cantabrie pour visiter l'institut de biomédecine et de biotechnologie (IBBTEC) et le Centre hydraulique environnemental (IHCantabria). Comme l'a souligné l'université dans un communiqué, «ces collaborations viennent renforcer la présence que nous avons déjà au Maroc, à travers par exemple notre partenariat avec l'Université Hassan II». En effet, le milieu universitaire maroco-espagnol commence à tisser des réseaux de coopération. Plusieurs établissements d'enseignement supérieur des deux rives se sont engagés, récemment, dans une démarche de partenariat, à travers des programmes d'échange à l'adresse des étudiants, ou de formation au profit des professeurs. De même, c'est sur les conseils de prestigieux centre d'études et de think tanks espagnols que Madrid à commencer à encourager ce rapprochement. Comme le souligne une récente analyse du think tank espagnol Real Instituto El Cano, l'Espagne aura beaucoup à gagner de la présence d'étudiants marocains dans les établissements ibériques. Une manière d'asseoir sa présence au Maroc et de se garantir des relais au sein de la société marocaine tout en damant le pion à la France, rivale historique du voisin ibérique sous nos latitudes. L'analyse d'El Cano suggère aux décideurs espagnols la mise en place d'une ligne de bourses spécifique aux étudiants marocains. L'une des décisions prises par le gouvernement de Rajoy pour attirer les étudiants étrangers, en général, était l'élimination de la Selectividad, l'épreuve permettant l'accès aux universités espagnoles, jadis considérée comme un handicap pour occuper les bancs universitaires ibériques. Cette mesure a ravivé l'intérêt des ces étudiants marocains pour les études chez nos voisins. De même, l'Espagne encourage l'apprentissage du castillan. En témoigne le vaste réseau des instituts Cervantès déployé au Maroc. En effet, après le Brésil, le royaume compte le plus grand nombre de centres Cervantès, dont la principale mission est la promotion de la langue et la culture hispanophone.