À quatre mois de l'échéance prescrite dans la Vision 2020, le contrat-programme de la région ( CPR) Souss-Massa-Drâa est sur de bons rails. La mise en œuvre de l'opérationnalisation de cette feuille de route a été enclenchée à l'issue de la visite de Yasser Zenagui, ministre du Tourisme, en avril dernier. Le calendrier des actions a déjà été établi et l'interlocuteur régional (CRT d'Agadir) ainsi que le comité de pilotage et les commissions de suivi (régional et provincial) ont été mis en place. Les rounds des concertations provinciales ont également été tenus par la délégation régionale du Tourisme d'Agadir et nombre de projets viennent d'être inscrits dans le cadre du CPR. «Suite à une dizaine de réunions avec les acteurs provinciaux qui ont positivement réagi à la démarche de la formalisation du contrat-programme par leur adhésion et leur mobilisation, un premier recueil de projets a permis d'identifier 122 projets touristiques», explique Abdelaziz Fetouak, délégué régional du Tourisme. Avant d'ajouter que «l'effectif est qualifié à la hausse lors des séances de négociations portant sur les volets financier et foncier prévues au cours de ce mois». La nature des projets diffère selon les destinations et leur potentiel touristique. Chtouka Ait Baha se démarque S'agissant de la vocation, ils portent essentiellement sur le développement et la consolidation de la capacité balnéaire au niveau de l'axe littoral de la région, mais aussi sur le repositionnement urbain, la mise à niveau des médinas, en l'occurrence Taroudant et Tiznit, la valorisation du patrimoine culturel et naturel ainsi que l'amélioration de l'animation, le développement des pays d'accueil touristique et les produits de niches à forte valeur ajoutée. Parmi les huit provinces de la région qui ont fait preuve de célérité, Chtouka Ait Baha était parmi celles ayant adopté une démarche anticipative en approuvant sa feuille de route décennale (à l'horizon 2020) portant sur le développement de l'activité touristique à travers trois axes : le central, le littoral et le montagnard. La seule contrainte qui se pose actuellement réside dans la convention signée le 26 février 2007 entre la société nationale d'aménagement de la baie d'Agadir (SMIT actuellement) et le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. En effet, en vertu de cette convention, sept sites susceptibles de supporter des projets d'investissements touristiques ont été retenus au niveau de l'axe littoral de la province, plus précisément au parc national Souss-Massa. Il s'agit de Tifnit (200 ha), Sidi Toual (120ha), Douira (200 ha), Sidi Rbat (100 ha), Sidi Wassay (100 ha), Sidi Boulfail (200 ha) et Issouh (100 ha). La source du différend demeure le coefficient d'occupation du sol et la forme de valorisation. La feuille de route provinciale exige la création de 15.000 lits tandis que les cahiers des charges indicatifs prescrivent la création d'environ 4.500 lits. D'où le recours à l'arbitrage durant la prochaine séance de concertations pour concilier les deux visions. À cet effet, on apprend que la SMIT a proposé la moitié de l'assiette foncière retenue par la vision provinciale, soit 1.020 ha à l'échelon du littoral et 13.500 lits répartis sur les 6 sites prédéfinis. Au niveau de la province d'Agadir Ida Outanane, la configuration des projets est relativement tracée. L'assiette foncière a déjà été mobilisée par la SMIT et des aménagements déjà prévus dans le cadre du Plan de développement régional touristique (PDRT), notamment à Taghazout (620 ha), Aghroud (594 ha), Tamaouanza (120 ha), Imi Ouadar (tourisme interne) et Founty (le pôle d'animation). Par contre, d'autres difficultés s'imposent au niveau de certaines provinces, qui n'ont pas encore élaboré leurs PCD (Plans de développement communaux). S'agissant de Ouarzazate, Tenghir et Zagora, la commission provinciale a tenu sa réunion et la commission mixte a été créée pour valider les fiches projets toujours en attente par la délégation régionale qui pilote cette action. Toutefois, c'est l'assainissement du foncier et le financement des projets qui sont les défis auxquels seront confrontés les CPR provinciaux. Selon le contrat-programme national, l'Etat et d'autres entités publiques mettront en place avant l'achèvement de l'année le Fonds marocain pour le développement touristique (FMDT). Ce nouvel outil de financement concrétisera l'engagement du gouvernement dans les chantiers structurants en tourisme.