C'est en ce début de semaine que Yassir Zenagui, ministre du Tourisme et de l'artisanat a effectué une visite à Agadir. L'objectif visé était de se concerter avec les professionnels autour de la vision 2020 et d'élaborer une feuille de route du contrat programme régional. «La rencontre a été peu tendue, quoique certains professionnels aient reproché au ministre son manque de concertation et leur non implication en matière de prise de décision», nous ont confié plusieurs sources présentes. Le remplacement du CRT par l'ADT a été l'une des paires de manches évoquées lors de cette réunion. Le CRT d'Agadir, considéré comme étant le plus dynamique au niveau national, est destiné à disparaître au cours de cette année même, ce qui a poussé le ministre à l'inviter à s'intégrer dans ce nouvel instrument et à proposer à son président d'occuper en principe la présidence de l'ADT «Souss-Sahara-Atlantique », même si les modalités de la désignation (par décret, élections ou bien d'autres) n'ont pas encore été éclaircies. «La mesure 38 du contrat-programme de la vision 2020 stipule que les ADT seront pilotés par des conseils d'administration représentant à la fois les secteurs public et privé». Cette réunion a été aussi un moment propice où ont été identifiés les problèmes afférents à la destination, parmi lesquels les annulations de réservations ainsi que la reconversion du projet Taghazout dont les travaux d'aménagement débuteront selon le ministre prochainement. Selon les professionnels, Yassir Zenagui a insisté sur la priorité à donner aux investisseurs locaux. À cet égard, 15% du capital de la société d'aménagement et de développement de Taghazout a été déjà dédié à Sud Partners (filiale du groupe AKWA) après le retrait de deux investisseurs gadiris. Selon les professionnels, Zenagui a insisté également sur la nécessité d'aménager les terrains octroyés aux investisseurs locaux au niveau de la zone Sonaba. De surcroît, l'accent a été mis également sur la dernière tranche du projet Founty et l'attribution de lots de terrains en dehors de tout appel à la concurrence. L'entrave du foncier a été abordée à la même occasion. En effet, c'est le nord et le sud d'Agadir qui demeurent encore les seuls endroits pour accueillir les investissements touristiques. Actuellement, la configuration des projets est relativement tracée, malgré le retard accusé par rapport à l'échéancier du PDRT. Au nord, en dehors de Taghazout (620 ha), d'autres aménagements ont déjà été prévus, notamment, à Aghroud (594 ha) Tamaouanza (120 ha). Il y a lieu de noter que l'indemnisation des ayants droit n'est pas encore achevée au niveau de Taghazout et que d'autres problèmes persistent, malgré l'immatriculation du foncier d'Aghroud en 2009. Quant au sud, la convention de partenariat signée le 27 février 2007 entre l'Ex-Sonaba et le Haut commissariat aux eaux et forêts a mobilisé une assiette foncière de l'ordre de 1.100 ha, répartie entre sept sites au niveau de l'axe littoral de Chtouka Ait Baha. Jusqu'à présent, le projet de Tifnit qui devait commencer au cours de cette année même n'a pas encore abouti. L'hôtel Salam, qui demeure depuis sa liquidation judicaire un point noir, a suscité une nouvelle fois les réactions des professionnels quant à l'issue de cette construction délaissée. Signalons par ailleurs, que le ministre du Tourisme s'est rendu le même jour à la ville ocre pour rencontrer les professionnels du tourisme. Y.S