C'est une semaine cruciale car annonciatrice d'un changement de mode opératoire, non seulement pour la diplomatie, mais aussi pour l'enseignement. Ce dossier a, avec les décisions prises, un avant-goût de réforme. Ainsi, Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale, ressort «vainqueur» après avoir obtenu le retour de la langue française pour les matières scientifiques au collège et plus encore, l'apprentissage de la langue de Molière dès la première année du primaire. Cela est en soi un camouflet net pour le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui, il y a quelques semaines, avait sommé Belmokhtar de cesser ses annonces sur la langue française ! Dans le fond, on ne peut pas cantonner la réforme de l'éducation au seul retour en force de la langue française. La problématique est beaucoup plus profonde et mérite tout d'abord une délimitation des objectifs. En clair, cela fait une trentaine d'années que notre pays est incapable de répondre à une question pourtant simple : quel système éducatif voulons-nous ? Tant que le flou entoure cette question, toutes les tentatives de réformes s'avéreront être de vaines mesurettes. Quant à la question des langues, il apparaît que le Maroc a du mal à se défaire de sa dépendance culturelle à la francophonie, alors que des voix s'élèvent pour un ancrage plus approfondi de la langue anglaise en France. Ce n'est un secret pour personne : l'anglais est aujourd'hui la première langue universelle, de communication comme de business. Il est temps de capitaliser sur les acquis et d'apporter des améliorations là où il faut. Arrêtons de nous tromper de diagnostic !