La problématique des langues d'enseignement refait surface. Omar Azziman, conseiller du roi et chargé du dossier de l'éducation, a fait une sortie médiatique, prônant l'ouverture du pays aux langues étrangères. D'aucuns y ont vu un recadrage du débat, après le clash Benkirane-Belmokhtar, mais force est de constater que son intervention n'a ni tranché, ni éclairé en vue d'une piste de solution. Toute la problématique reste donc posée. Faut-il ou non revenir à la langue française pour les matières scientifiques? En fait, il faut un certain courage politique pour entamer un virage historique qui propulserait le Maroc à un certain rang. L'avenir réside dans la langue anglaise. Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, l'a bien expliqué, mais personne ne semble vouloir l'écouter. Notre pays a perdu des décennies dans un laboratoire de réformes d'éducation de bas étage, chose que l'on paie au prix fort aujourd'hui. L'avenir du Maroc, ce sont les enfants de nos enfants, c'est une réforme qui, si elle démarre en 2016, ne donnera ses fruits que dans une quinzaine d'années au moins. Cela passe inévitablement par la migration, crescendo, vers l'anglais, montée progressive de la maternelle vers les niveaux supérieurs. Le clivage entre l'arabe et le français, dont il est question aujourd'hui, est un débat d'un autre âge. Le Maroc perd chaque année des points de PIB en s'auto-excluant des grands marchés anglo-saxons pour des raisons culturelles. Quand on l'aura compris, on aura alors réussi la moitié de la réforme. Mais qui osera franchir le pas ?