Solaire, éolienne, hydroélectrique... l'ensemble des stratégies liées aux énergies renouvelables seront désormais pilotées par Masen. C'est la décision que vient de prendre le souverain, suite à une session de travail organisée samedi dernier au cabinet royal de Casablanca. Une décision annonciatrice d'une nouvelle ère pour la stratégie énergétique marocaine marquée par plus de cohésion entre les différents acteurs du secteur. Par ailleurs, Noor I, le premier site de l'ambitieux programme solaire du royaume, devrait bientôt être lancé. Le souverain devrait procéder, durant les prochains jours, à l'inauguration de cette première centrale du programme solaire marocain. La première pierre de la révolution énergétique marocaine devrait bientôt être posée. Noor I, premier site de l'ambitieux programme solaire à Ouarzazate, devrait inauguré bientôt. Il s'agirait d'un premier pas vers plus d'indépendance énergétique pour le royaume. Cette révolution énergétique, le Maroc la voudrait plus cohérente dans son ensemble. Une session de travail consacrée au secteur de l'énergie a réuni, samedi dernier, plusieurs hauts responsables de ce secteur au cabinet royal à Casablanca. La principale mesure adoptée voudrait que le pilotage des énergies renouvelables, notamment solaires, éoliennes et hydroélectriques, soit désormais assuré par Masen. Selon le communiqué du cabinet royal, le processus de convergence de la politique énergétique du royaume permettra le renforcement de l'ambition nationale en matière de développement des énergies renouvelables, en ligne avec l'objectif de porter la part des sources renouvelables dans le mix électrique national de 42%, en 2020, à 52% en 2030. Tout en conservant leur autonomie de gestion respective, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) et Masen seront appelés à travailler en symbiose afin de confirmer le leadership continental et mondial du Maroc en matière de transition énergétique. «Ils devront ainsi opérer à travers des liens organiques plus forts et un pilotage stratégique unifié», précise le communiqué. Une collaboration qui vise à donner des moyens institutionnels et économiques renforcés aux acteurs nationaux afin que les objectifs annoncés soient tenus et que les synergies attendues soient à la hauteur de la vision stratégique énoncée. La centrale de Ouarzazate est le 1er site sur 5 chantiers identifiés par Masen. Noor I permettra de fournir une capacité de 160 mégawatts. De quoi alimenter en électricité quelque 700.000 foyers marocains. Avec la reprise par le souverain de ses activités, l'inauguration du complexe ne devrait plus tarder. Cette première phase du complexe solaire Noor I a permis la réalisation d'un projet de production sous forme d'IPP (Independent Power Producer), portant sur la conception, le financement, la construction, l'exploitation et la maintenance d'une centrale thermo-solaire d'une puissance de 160 MW. Le site est surtout la première véritable composante de la partie solaire qui devrait, à terme, représenter 12% du bouquet énergétique renouvelable du Maroc, à l'horizon 2020. Les prévisions voudraient qu'à travers ce programme, le Maroc puisse subvenir à près de la moitié de ses besoins énergétiques. Un enjeu stratégique lorsqu'on connaît le poids de l'énergie dans les équilibres macroéconomiques. D'abord, sur le plan budgétaire : Malgré les efforts fournis par le gouvernement dans ce sens, l'énergie pèse encore lourdement dans le déficit budgétaire du royaume. Ensuite, la balance commerciale marocaine souffre grandement du poids des importations énergétiques et ce, malgré la relative accalmie de ces deux dernières années. Les énergies représentent environ un quart de l'ensemble des importations du Maroc et le pays importe pour près de 94% des besoins énergétiques. La deuxième phase du complexe solaire Noor devrait être bientôt entamée. Elle consiste à développer deux centrales solaires Noor II et Noor III, toujours selon un schéma IPP. Pour rappel, le projet Noor est développé par un consortium dirigé par le groupe saoudien Acwa Power. Le site de Ouarzazate a nécessité un financement de plus de 6 MMDH assuré, en partie par les partenaires financiers de Masen, dont l'AFD, l'UE, la Banque mondiale, la BAD et la BEI etc. L'électricité qui y sera produite sera revendue à l'ONEE au prix de 1,6 DH le kWh. Le prix au kilowattheure retenu pour Noor II est de 1,36 dirham et de 1,42 dirham pour Noor III. Il est à noter que l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) avait procédé, en avril dernier, au raccordement du complexe solaire de Ouarzazate, à son réseau électrique national de très haute tension. L'office avait procédé à la construction et à la mise sous tension d'une nouvelle ligne à 225 kV, qui permettra d'effectuer les essais industriels avant l'évacuation de l'énergie qui sera produite par la centrale. Adieu la présidence du PAM ? C'était annoncé que Mustapha Bakkoury quitte la présidence du PAM à l'occasion du prochain congrès du parti prévu pour le 20 janvier prochain. Avec ses nouvelles responsabilités, le président du directoire du MASEN qui assume également les charges de président de la région Casablanca-Settat, va devoir précipiter son départ pour se consacrer définitivement à la mission que lui a assigné le souverain pour conduire le chantier de l'accélération du développement du secteur des énergies renouvelables marocain. Au niveau du PAM, aucune information officielle en ce sens n'a été publiée, à l'heure où nous mettons sous presse, mais selon plusieurs membres de la direction du parti, ça serait la conséquence logique du nouveau contexte surtout que la succession de Bakkoury était déjà ouverte même s'il continue à diriger les activités du bureau. Plusieurs noms circulent pour prendre la direction du parti du tracteur parmi lesquels ceux de Ilyas El Omari et de Ahmed Akhchichine reviennent avec insistance. La seule inconnue de l'équation, c'est son maintien ou pas à la tête de la présidence de la région Casa-Settat, ce qui le maintiendrait ses liens avec son parti.