Pour Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances, ce projet de loi de Finances porte des signaux «très positifs» en faveur de l'entreprise./DR Dans sa dernière lettre mensuelle, le Centre marocain de conjoncture (CMC) s'est notamment penché sur le projet de loi de Finances 2016. D'emblée, le CMC soutient que «la réduction des déficits budgétaires, qui semble constituer le principal fait marquant du projet de loi de Finances 2016 (PLF), est en trompe-l'œil car résultant de l'accroissement de la pression fiscale et de l'endettement». Le CMC attire ainsi l'attention sur le fait que «les charges de la dette sont en forte hausse au point de dépasser la valeur des investissements». Et de poursuivre : «La politique économique envisagée apparaît alors comme étant la poursuite de la politique d'austérité en vigueur au Maroc depuis 2012». Poids excessif des charges des entreprises Concernant la fiscalité des entreprises, le CMC fait remarquer que «les dispositions de la loi de Finances 2016 sont timides à cet égard», car «seul un barème progressif a été proposé» en la matière. «Au Maroc, le poids excessif des charges qui pèsent sur les entreprises marocaines est souvent cité comme une cause majeure de leurs médiocres performances en matière d'emploi, d'exportations et d'investissement», souligne ainsi le CMC. La réforme de la fiscalité des entreprises est aujourd'hui une nécessité, d'après le Centre marocain de conjoncture, qui n'a pas manqué de souligner que «tous les pays, de par le monde, s'efforcent à la rendre plus compétitive». Charges vs investissements Sur la dette de l'Etat, le CMC attire l'attention sur «la montée des charges et l'éviction de l'investissement». «Le recours de plus en plus fréquent de l'Etat à l'endettement pour financer le déficit budgétaire a eu pour effet une montée en flèche des charges de remboursement au titre du paiement des intérêts et commissions et du principal», explique le CMC. Et de préciser que cette hausse a limité la capacité du gouvernement à dégager les ressources nécessaires pour assurer le financement de la croissance dans de meilleures conditions. Un impact limité Rappelant les axes prioritaires du projet de budget pour l'exercice à venir : consolidation de la dynamique de croissance, renforcement des piliers de développement économique et social et accélération du processus de régionalisation, le CMC note que «les moyens budgétaires mobilisables pour la mise en œuvre des multiples actions envisagées s'avèrent, à l'examen, contraignants». En somme, soutient le CMC, l'impact global sur l'activité économique du pays du projet de loi de Finances 2016 sera limité.