Plusieurs départements ministériels planchent actuellement sur la mise en place d'un cadre national de certification. Celui-ci devrait mieux valoriser les diplômes et améliorer l'employabilité des jeunes Marocains. Bientôt, le Maroc aura un cadre national de certification pour assurer la transparence et la comparabilité des diplômes délivrés par les établissements marocains. C'est en tout cas là la nouvelle promesse de Abdelouahed Souhail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle. Concrètement, il s'agit d'instaurer des passerelles entre les systèmes d'éducation et de formation et de favoriser l'apprentissage des individus tout au long de leur vie. C'est l'un des objectifs majeurs que cherchent à concrétiser les pouvoirs publics à travers cette initiative. Selon le ministère, cet outil est également susceptible de favoriser la mobilité des salariés et des apprenants et d'établir le référencement des diplômes et des certificats nationaux avec le cadre européen des certifications, dans le cadre du statut avancé. «La certification des diplômes et des certificats nationaux permettra de valoriser le Maroc et les compétences marocaines», souligne pour sa part Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il est à noter que le cadre national de la certification est également supposé contribuer à la modernisation de l'enseignement-formation par le biais de l'amélioration des qualifications. Il devrait en outre, selon les pouvoirs publics, permettre aux diplômés marocains de pénétrer le marché de l'emploi international, sachant que 18% de nos lauréats travaillent déjà à l'étranger. Il faut dire que les entreprises y trouvent également leur compte. Selon Salahedine Kadmiri, vice-président de la CGEM, le CNC permettrait de donner aux investisseurs plus de visibilité par rapport aux diplômes nationaux. Le patronat ne cache donc pas son intérêt pour un tel cadre. Aujourd'hui le travail a déjà franchi des étapes importantes et il est plus question d'institutionnaliser ce cadre. Pour ce faire, la création d'une instance spécifiquement dédiée au portage du cadre est prévue. «Il s'avère nécessaire de mettre en place une instance nationale de certification qui servira de vecteur pour la mise en place d'autres chantiers de réforme», insiste Abdellatif El Moudni, secrétaire général du Conseil supérieur de l'enseignement. Quoiqu'il en soit, il est aujourd'hui clair que la réussite d'un tel projet est tributaire d'une plus grande coopération et coordination entre les différents départements concernés et de l'adoption d'une approche participative. C'est en tout cas le plaidoyer de la CGEM auquel se joint également Eneko Landaburu, ambassadeur, chef de la délégation de l'Union-européenne au Maroc. Pour ce dernier, il est en effet important de renforcer la coopération entre les ministères de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de l'Emploi et de la formation professionnelle et de favoriser la concertation avec les acteurs sociaux et les partenaires internationaux dont l'UE, pour que l'exercice puisse s'insérer dans un cadre géographique plus important et plus ample.