Immobilières cotées. Les sociétés du secteur proposent une option de conversion des dividendes en actions. À l'origine, se trouve un alourdissement du BFR sectoriel sous l'effet de la hausse des créances clients. À l'annonce des dividendes à distribuer en 2013, une chose est sûre : les entreprises du Masi se montrent plutôt généreuses, à l'exception de quelques unes. Les immobilières en sont un bon exemple. Même si les dividendes sont en hausse de 16%, le taux de distribution, lui, est en recul. En effet, il s'établit à 47,8% contre 53,8% en 2011. Ce n'est pas tout. Deux sociétés du secteur proposent une option de conversion des dividendes en actions. En effet, Addoha présente une option de conversion sur la base d'un cours en Bourse de 60 DH l'action. De même, Alliances propose à ses actionnaires une conversion à hauteur de 50% au maximum des dividendes en actions sur la base d'un cours unitaire de 500 DH. «Les sociétés cotées recourrent à la conversion pour financer des investissements ou renforcer les fonds propres», explique un analyste avant de préciser que «dans le cas des immobilières, il s'agit surtout de financer l'activité dans un contexte d'alourdissement du besoin du fond de roulement sectoriel». Il est à noter qu'à fin 2012, le déficit financier des immobilières s'est fixé à -697,9 MDH contre -578,2 MDH en 2011 sous le poids de la charge des intérêts. Cette dernière est le résultat d'une aggravation du déficit de la trésorerie nette à -5,1 MMDH contre -3,5 MMDH. À l'origine de cette situation, la hausse du BFR sectoriel, sous l'effet de celle des créances clients (changement de procédure réglementaire pour la concrétisation des contrats de vente) et de l'élargissement des stocks suite à la poursuite de l'effort d'acquisition du foncier. «La conversion des dividendes en actions permettra aux promoteurs immobiliers de mobiliser des fonds permanents pour financer leur BFR sans aucun impact sur la charge des intérêts», souligne notre analyste. Recul des prêts aux promoteurs Les promoteurs immobiliers se trouvent donc bel et bien aujourd'hui dans une situation difficile qui fait qu'ils sont en situation de dépendance par rapport aux banques. Ces dernières ont décidé de durcir leurs conditions d'octroi de crédits, exigeant plus de garanties et augmentant les primes de risques spécifiques. «Nous avons en effet constaté un renforcement des critères d'attribution des crédits que ce soit de trésorerie ou d'équipement pour les promoteurs immobiliers», nous avoue un responsable d'une agence bancaire sous couvert de l'anonymat. Cette situation est confirmée par le dernier rapport de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib de mars. Le rythme de progression des crédits à l'immobilier est resté inchangé en janvier 2013 par rapport au quatrième trimestre de l'année précédente à 5,8%. Toutefois, ce dernier recouvre à la fois une augmentation de 10,2% des crédits à l'habitat et un recul de 4,6% des prêts aux promoteurs. Les promoteurs se sont donc vu accorder moins de prêts que les particuliers qui financent l'achat de leurs logements. Il est à noter que le taux de croissance annuel des facilités de trésorerie a décéléré de 9,5% au quatrième trimestre 2012 à 6,4%. Dans le même temps, les crédits à l'équipement se sont contractés de 1,9% en glissement annuel, après une baisse de 1,3% au quatrième trimestre 2012.