Le top management de Crédit du Maroc se dit satisfait malgré des indicateurs financiers mitigés. En effet, si la filiale du groupe français Crédit agricole a affiché, au terme de l'année 2010, des performances commerciales en nette hausse, les bénéfices, eux, sont ressortis en baisse, en raison d'un fort impact de l'alourdissement du coût du risque. «Cette hausse du coût du risque est due à l'impact retardé de la crise économique sur les entreprises marocaines», explique Pierre Louis Boissière, président du directoire de la banque. Ainsi, les comptes publiés font ressortir une hausse de près de 80% à 456,65 MDH des dotations nettes aux provisions pour dépréciation de créances. Dans ce contexte, la capacité bénéficiaire de CDM ressort à 363 MDH en 2010 contre 422 MDH une année auparavant. Dans ce contexte, le ratio de rentabilité (ROE) baisse de 5 points, passant de 18,6 % à 13,6 %. «En dépit de cette baisse, notre niveau de rentabilité reste soutenu» rassure le directeur général, Jamal Lemridi. Quoi qu'il en soit, «en dépit de l'impact négatif de l'alourdissement de la charge de risque, les résultats opérationnels du Groupe Crédit du Maroc demeurent honorables, grâce notamment à sa politique commerciale ciblée» analyse de son côté BMCE Capital Bourse. En effet, les performances commerciales de la banque sont en nette progression, comme en atteste le produit net bancaire, qui franchit pour la première fois le cap des 2 MMDH, en hausse de 11,2 % comparativement à 2009. Cette progression s'explique essentiellement par le renforcement de la marge d'intérêts, laquelle est passée de 1,49 MMDH à 1,66 MMDH. À ce niveau, il y a lieu de souligner que les dépôts de la clientèle ont atteint 33,7 MMDH, réalisant un bond de 9,9%. Le management du Crédit du Maroc se félicite même que ce poste ait été tiré vers le haut, essentiellement par l'amélioration de 6,1% des comptes à vue créditeurs, lesquels ont atteint 19 MMDH, en dépit d'un contexte sectoriel moins prolifique. C'est dire l'offensive commerciale adoptée par le groupe bancaire durant l'année 2010. Offensive, qui a concerné également la distribution des crédits, particulièrement ceux dédiés au financement de l'immobilier, ainsi que ceux destinés à l'équipement. Cependant, les réalisations au niveau de ces deux catégories de créances ont été atténuées par la baisse enregistrée sur les crédits de trésorerie. Au final, CDM affiche une quasi-stagnation des créances sur la clientèle à 32 MMDH à fin 2010. Enfin, il est à noter que le Conseil d'administration de la banque a choisi de maintenir le niveau des dividendes à 30 DH par action, soit un dividend yield de 3,4 % en tenant compte du cours d'ouverture de la séance de lundi. Cela dit, le mode d'attribution de ce dividende devrait être une source de renforcement des fonds propres de la banque. En effet, il sera possible pour les actionnaires de le convertir en actions. Y.A.T