Faire confiance à un nouveau plan après ceux avortés ou inefficaces n'est pas évident pour les professionnels. En dépit de la bonne volonté affichée par le gouvernement, ces derniers soulignent déjà quelques omissions et en appellent à l'optimisation de la mise en œuvre des actions. «Dès le départ, nous étions un peu réticents à adhérer aux projets pilotes de la stratégie TPE dans le sens où il y a eu trop de programmes du genre sans réel suivi». L'avis du président de la Confédération marocaine des PME/TPE, Abdellah El Fergui confié aux inspirations ECO (www.leseco.ma) traduit l'inquiétude du tissu entrepreneurial national. Faire confiance à une nouvelle stratégie après de nombreux plans avortés ou inefficaces n'est aujourd'hui pas chose aisée. Chaque gouvernement était jusque-là arrivé avec de nouvelles idées pour soutenir le tissu entrepreneurial national en moteur de l'économie. Aujourd'hui la question reste de savoir quelle différence cette nouvelle stratégie présentera dans son mode d'application. De prime abord, de nombreux axes font état d'une réelle recherche et d'une concertation avec les principaux partenaires du secteur privé. Alliant impératifs de régionalisation, nécessité de formation, bonne gouvernance et promotion de la performance, cette nouvelle stratégie de la TPE semble bien présenter les ingrédients nécessaires au développement des très petites entreprises. De plus, un deuxième aspect confirme également la bonne volonté gouvernementale qui a érigé le soutien au développement de la TPE parmi ses priorités. L'Exécutif a en effet su respecter le timing annoncé pour 2013, mais au-delà de ces considérations primaires, les inquiétudes des professionnels se nourrissent davantage d'aspects de fond qui soulignent l'absence du volet financier, principal handicap pour les petites structures. Plus encore, le secteur privé reste prudent en abordant la question de l'efficience de cette nouvelle feuille de route en ce sens qu'elle semble éluder un aspect majeur des besoins de la TPE qui n'est autre que l'accès au financement. En effet, dans les premiers éléments dressés par le département de Mohamed Najib Boulif, l'absence de mesures concrètes quant au système de financement de ses petites entreprises est clairement notifiée par les fédérations professionnelles qui soulignent par la même occasion cette problématique commune aux TPE et aux PME. «Optimiser les stratégies» Considérées jusque-là comme étant des structures artisanales, les TPE présentent désormais un statut plus structuré qui se rapprocherait, selon certains observateurs, des problématiques de la TPE et de celles de la PME. Ceci revient donc à se demander si la stratégie définie pour la PME n'aurait pas été suffisante et surtout applicable aux deux. Les besoins en foncier et de financement sont d'ores et déjà les deux bémols qui plombent le développement de ces structures entrepreneuriales, aussi bien les PME que les TPE. C'est en ce sens que la duplicité des stratégies aurait pu, selon les professionnels, être évitée pour optimiser l'application d'une seule stratégie qui bénéficierait de tous les outils de suivi nécessaires à une mise en œuvre optimale. Il est un autre point sur lequel repose toute la crédibilité des nouvelles stratégies rédigées pour la promotion du développement du tissu entrepreneurial : l'efficience des programme de soutien au financement. La multiplicité des programmes de l'ANPME, tels qu' Imtiaz, Tatwir, Moussanada ne semble pas faire l'unanimité du tissu entrepreneurial, en dépit de la volonté de généralisation des mécanismes. Plus concrètement, les témoignages des différents chefs d'entreprise, PME et TPE soulignent quelques dysfonctionnements. Certaines entreprises se trouvent en effet automatiquement exclues de ces programmes par les critères de ces derniers, ce qui les rend inéligibles. Sur ce point, des efforts devront être déployés, aussi bien dans la stratégie TPE que PME, ce qui revient de nouveau à explorer la piste de l'optimisation des stratégies.