Le département de Nizar Baraka s'active pour finaliser les dernières retouches de la stratégie nationale pour la petite entreprise (PME) et la très petite entreprise (TPE). Un atelier a réuni, hier, les cadres du ministère et quelques intervenants économiques majeurs afin de plancher sur les grands axes et la marche à suivre pour le soutien et le développement de la PME/TPE. L'enjeu est important et le Premier ministre, Abbas El Fassi, avait annoncé récemment que «le gouvernement s'attelle à la mise en place d'une stratégie nationale pour la PME et la TPE, visant son appui et son développement». Cette stratégie devrait donner lieu à des contrats-programmes sectoriels avec à chaque fois un volet PME/TPE spécifique. La première ébauche du projet de stratégie nationale a été soumise pour avis à plusieurs opérateurs agissant dans des secteurs de prédilection de ce type d'entreprises, tels que les BTP par exemple. Pour le moment, aucune date n'est fixée pour l'annonce officielle, mais dans les coulisses du ministère, on affirme que c'est une question de semaines. Le gouvernement, ayant fait son bilan à mi-parcours devant le Parlement, a été particulièrement critiqué sur des volets socio-économiques et compte bien se racheter en mettant le turbo. Selon les premières indiscrétions, cette nouvelle feuille de route s'appuie sur les deux piliers déjà en place, à savoir les programmes dédiés Imtiaz et Moussanada. Donner à la PME-TPE son envol Dans ce cadre, plusieurs leviers économiques sont prévus pour donner à la PME-TPE son envol et lui permettre de répondre efficacement à la demande potentielle qui sera gérée à l'horizon 2012-2015 par les différentes stratégies sectorielles (émergence, exportation, sous-traitance...) initiées par le Maroc . Il s'agit en premier lieu de l'incitation fiscale à la création et au développement, de l'appui à l'exportation, et du développement à l'international, de l'accès aux marchés publics, de l'amélioration de la capacité d'autofinancement et de l'accès au marché des capitaux, du développement des compétences, de la qualité et de la sécurité. En face, les PME-TPE devront montrer patte blanche et s'inscrire de manière sérieuse et durable dans cette nouvelle dynamique. Difficile de se défaire de l'impression de déjà vu à la lecture des éléments évoqués sur cette check-list, à l'exception peut-être d'un volet vert qui vient de faire son entrée, stipulant l'obligation pour les PME-TPE d'inscrire la protection de l'environnement et la préservation des ressources naturelles dans tous leurs projets de développement. Les pistes explorées ressemble très bizarrement aux dispositions du contrat programme PME-TPE initié en 2007 par la CGEM en partenariat avec l'ANPME et dont l'étude préalable avait été confiée au cabinet Capital Consulting. Ce contrat programme avait été avorté et depuis, rien n'a été proposé à la place. Il semblerait que le département de Nizar Baraka s'en soit réellement inspiré pour bâtir sa nouvelle stratégie de développement de ce segment d'entreprises. 250.000 nouveaux emplois Déjà à l'époque, le contrat programme 2008-2012 ambitionnait la création de 250.000 nouveaux emplois à raison de 5 emplois par entreprise en moyenne, l'enrichissement du tissu économique de 50.000 nouvelles entreprises déclarantes à la CNSS, pour atteindre un taux de croissance des créations d'entreprises de 43% contre 13% initialement. Le diagnostic établi pour les besoins du projet de contrat-programme avait permis de constater que la PME-TPE constituait «le premier réseau d'activité économique et d'emploi de proximité, soit un facteur constitutif essentiel de la richesse de la créativité et de la bonne santé du pays». Cependant, si ces entreprises représentent 50% des emplois privés et près de 30% des exportations, leur apport ne dépasse pas 10% de la valeur ajoutée nationale. Connaissant assez souvent des difficultés financières et structurantes, les PME-TPE ont du mal à intégrer l'économie formelle. Pour remédier à tout cela, les professionnels et les experts qui avaient planché sur le projet avaient recommandé une «approche structurée pour accompagner durablement et en profondeur la dynamique des PME-TPE». Le message semble aujourd'hui retenu et les équipes au ministère des Affaires générales veulent se donner les moyens de réussir le pari.