Omar Berrada signe son deuxième roman «Tête de serpent» paru aux éditions Marsam. Récit d'une histoire de famille. Lire «Tête de serpent» s'avère être un voyage dans le Maroc d'hier, pour être témoin des secrets de famille qu'on peut retrouver aujourd'hui. Ce voyage est initié par Omar Berrada, né à Fès en 1952 et diplômé de Sciences Po Rabat. Il s'essaye à l'édition et collabore en 1992 à la revue «Les alignés», avant de publier son premier roman, «L'encensoir», nominé au 2e prix littéraire de la Mamounia. Il signe, maintenant, son deuxième roman «Tête de serpent», paru aux éditions Marsam, fruit d'un travail de 15 ans. Ce roman que l'auteur veut proche du conte, dépeint dans le cadre du Maroc des années 40, l'histoire d'un enfant arraché à ses parents, tout ceci afin d'assouvir la vengeance d'une femme. L'histoire se déroule au sein d'une famille reflétant les familles bourgeoises de Fès de l'époque, ses secrets autour d'une adoption forcée. Ecrit sous forme de nouvelles, ce roman présente à la Zola, un arbre généalogique riche avec un foisonnement de personnages créés par l'auteur au fil des ans, qui un à un influencent le destin du héros. Omar Berrada s'inscrit, à travers ce roman, dans une démarche humble de faire évoluer les mentalités et dénoncer à travers un récit imaginaire, qui se déroule dans le Maroc d'antan, un phénomène encore d'actualité aujourd'hui. La littérature et l'écriture habitent l'auteur depuis son enfance, puisqu'il baigne dans les contes des conteurs de rue. Cette influence, bien marquée dans cet ouvrage, lui a appris que l'on peut faire passer tout message profond et engagé. Pour lui le «Le conte est une excuse pour dire ce qu'on veut». Ce roman en langue française se veut être résolument marocain, il s'agit pour l'auteur d'«un roman maghrébin en français», afin de s'adresser à la société marocaine de laquelle il s'inspire. D'ailleurs, son inspiration, lui vient des mentalités de cette dernière, mais également de son environnement familial et de son milieu. «J'écris en français pour être traduit en arabe», précise l'auteur qui n'a toujours pas trouvé la personne capable de réaliser ce travail imprégné. Quand au titre, «Tête de serpent» aucune explication n'a été révélée, l'auteur laisse planer le mystère sur la signification laissée à l'appréciation de chacun : «Il faudra le lire pour le comprendre». Ecrivain pudique, il dévoile très peu son processus d'écriture, mais avoue écrire ses ouvrages à la main. Il s'essaye également aussi depuis quelques années à la peinture qui le mène alors à la sculpture. Son travail de sculpteur a notamment été exposé à Marrakech, à la Galerie Nadar. Il a su allier ses deux passions à travers son ouvrage, avec en couverture, une de ses sculptures. Chez lui, l'art est une histoire de famille, son frère a d'ailleurs signé la couverture de son premier roman «L'encensoir».