Conjoncture marquée par la morosité, indicateurs de production en baisse et manque de visibilité sur l'évolution de la conjoncture auront eu raison des intentions de recrutement dans le secteur privé. À la tête de ce dernier, les PME nationales sont les premières à faire état de faibles intentions de recrutements pour ces derniers mois de l'année 2013. Ces données issues de l'étude menée par Bayt.com dans la région MENA font ressortir une situation particulièrement inquiétante au Maroc, qui enregistre le taux d'intention d'embauche le plus bas du classement. La rentrée ne sera pas studieuse pour le marché national de l'emploi. Situation marquée par la morosité, indicateurs de production en baisse et manque de visibilité sur l'évolution de la conjoncture auront eu raison des intentions de recrutement dans le secteur privé. À sa tête, les PME nationales sont les premières à faire part de faibles intentions de recrutements pour ces derniers mois de l'année 2013. C'est en substance ce qui ressort d'une étude menée cet été par le site de recherche d'emploi Bayt.com, relative aux tendances conjoncturelles sur le marché de l'emploi au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Pakistan. Réalisée entre juin et juillet 2013, auprès de 3.430 personnes âgées de plus de 18 ans, cette dernière fait état d'une situation particulièrement négative au Maroc, en comparaison avec ses voisins maghrébins et régionaux. Malgré une situation économique globalement bonne, le pays ne récolte qu'une intention certaine d'embauche de 17%, soit le taux le plus bas du classement. Au même moment, l'Algérie enregistre des intentions d'embauche à hauteur de 27%, l'Egypte 22%, la Jordanie 28%, le Liban 27%, la Syrie 18% et la Tunisie 19% pointent tous en dessous de la moyenne. Dans une moyenne régionale, 30% des chefs d'entreprises interrogés disent vouloir certainement recruter dans les trois prochains mois, contre 25% de répondants incertains qui devraient probablement embaucher et 8% des entreprises ne prévoyant pas de recrutement. Dans cette configurations, il ne faudra pas compter sur les petites et moyennes entreprises pour dynamiser le marché du travail et encore moins sur le secteur public, dont les intentions de recrutement enregistrent les plus faibles taux. Le relais sera par conséquent assuré par les grandes entreprises locales, qui annoncent 34% d'intentions certaines d'embauche, juste derrières les structures multinationales avec 35% d'entre elles qui devraient recruter davantage au cours du prochain trimestre. Dans une approche plus concrète, Bayt.com annonce que «les chefs d'entreprise sont de plus en plus à l'affût de personnes pouvant combler des postes de direction et de sous-direction tels que junior executive dotés d'aptitudes en communication et capables de travailler en équipe, possédant des compétences en leadership et honnêtes». Prévisions inquiétantes Dans le cas précis du Maroc, ces données sont d'autant plus inquiétantes qu'elles interviennent dans un contexte socio-économique difficile. La faible participation de plus de 92% du tissu entrepreneurial dans le recrutement des jeunes diplômés creusera le déficit relevé récemment par le Haut-commissariat au plan, qui faisait état il y a quelques semaines d'un taux de chômage de 8,8%. Outre cette donnée d'ordre macroéconomique, l'impact sur l'activité même des entreprises devrait s'en ressentir. Une entreprise qui ne possède pas les capacités d'opérer des recrutements se trouve face à un frein à son développement. Moins de ressources qualifiées peut éventuellement ne pas contribuer à la relance du mécanisme de production. Pour rappel, le marché du travail au Maroc a ces derniers mois connu une évolution en dents de scie. Selon la dernière note trimestrielle sur le marché du travail du Haut-commissariat au plan (HCP), le volume du chômage a augmenté au niveau national de 100.000 personnes, passant de 949.000 au deuxième trimestre de l'année 2012 à 1.049.000 chômeurs à la même période en 2013. En outre, 92% du secteur privé annonce haut et fort qu'il ne participera pas de façon significative à générer une dynamique d'embauche lors de cette rentrée.