Que se passerait-il en cas de fragilité financière de votre principal client ? Plusieurs solutions existent, permettant à l'entreprise de réagir selon ses objectifs et ses moyens financiers. On ne le dira jamais assez. La gestion du BFR est un acte managérial primordial, que doit assurer quotidiennement un dirigeant d'entreprise (chef d'entreprise, responsable financier, cadre dirigeant). Le BFR (besoin en fonds de roulement) est pour rappel la mesure des ressources financières qu'une entreprise doit mettre en œuvre pour couvrir le besoin financier résultant des décalages des flux de trésorerie correspondant aux décaissements (dépenses d'exploitation nécessaires à la production) et aux encaissements (commercialisation des biens et services) liés à son activité. Un BFR mal contrôlé peut avoir des conséquences négatives sur le besoin de trésorerie supplémentaire de l'entreprise : accroissement de la dépendance financière vis-à-vis des banques (accroissement des dettes de trésorerie), hausse des charges financières entrainant une baisse du résultat net et impactant négativement la constitution de fonds propres de l'entreprise... En effet, un cycle d'exploitation mal maîtrisé peut mettre en péril la survie de l'entreprise, particulièrement pour les entreprises en forte croissance. Des conséquences de taille sur l'entreprise. Premier et principal enjeu pour l'entreprise, éviter le risque client. Que se passerait-il si en cas de fragilité financière de votre principal client, celui-ci venait à allonger ses délais de paiement. Afin d'en mesurer l'impact financier, prenons l'exemple d'un client représentant 500.000 DH de CA, toutes taxes comprises annuelles, avec un délai de paiement de 30 jours. Le montant de la créance client en fin d'exercice s'élève donc à 500.000 x (30/365) = 41.000 DH. Imaginons maintenant que le délai d'encaissement s'allonge de 30 jours supplémentaires soit 60 jours au total, le montant de la créance client passerait à 82.000 DH. Votre entreprise devrait donc financer le différentiel de délai et mobiliser un besoin de trésorerie supplémentaire de 41.000 DH (82.000-41.000). Sans cette mobilisation de crédit de trésorerie auprès du banquier, elle se retrouverait obligée de ralentir son cycle de production (car moins d'argent pour payer les fournisseurs de matières premières), se traduisant automatiquement par une baisse de son chiffre d'affaires.Comment donc se prémunir contre ces risques ? Il n'y a pas de solution miracle. Plusieurs solutions existent néanmoins, permettant à l'entreprise de réagir selon ses objectifs et ses moyens financiers. Celle-ci peut tout d'abord choisir de se renseigner directement sur le partenaire commercial prospect. Cela lui permet, très en amont de la relation commerciale, puisqu'elle se situe dans le processus de sélection du client ou du fournisseur, de se prémunir contre de telles conséquences. Deux autres solutions onéreuses se présentent par ailleurs aux entreprises, à savoir faire appel à un factor pour gérer son portefeuille commercial et obtenir rapidement les financements dont elle a besoin, ou gérer le risque d'impayés provenant d'un partenaire défaillant. La solution dans ce cas-là est de faire appel à un assureur-crédit. L'assureur crédit indemnise l'entreprise contre un tel risque. Cependant, au-delà des aspects purement comptables et financiers, il est possible aux entreprises de détecter les premiers signes de fragilité de leurs clients, ceci par le suivi les données de leurs valeurs encaissées et émises (chèques, lettres de change normalisées, bordereaux de remise des comptes et impayés). En effet, l'obtention d'informations de cet ordre permet à l'entreprise de mieux agir au niveau de ses relations commerciales (recherche de nouveaux clients, négociation des montants des transactions et des délais de règlement). Il est toutefois important de préciser que toutes les solutions proposées ne sont pas antinomiques, mais au contraire complémentaires.