Sur la dernière ligne droite de sa campagne de production 2010-2011, la viticulture marocaine commence à déboucher ses premières pistes de croissance pour les prochaines campagnes et cherche désormais à pousser plus haut. Il faut savoir, d'entrée, que le secteur a très peu évolué. Entre 2007 et 2011, seules 11.000 hectares ont été rajoutés à la superficie utile et productrice de ce fruit, à l'échelle nationale. Récemment, le ministère de l'Agriculture vient de mettre dans le pipe une série de projets d'extension des superficies plantées. Il s'agit d'opérations très ciblées, vers des régions traditionnelles de production de ces raisins. Dans la Chaouia-Ouardigha, c'est une extension de 1.500 hectares qui est prévue par le plan de développement agricole. L'investissement dédié est de 143.2 MDH, au profit de 500 cultivateurs. À Chefchaouen, les sources officielles parlent de hausser la production de raisin de 900 tonnes, à travers un programme de développement intégré de l'arboriculture fruitière dans la province. La même initiative vient aussi d'être annoncée en reconduction dans la région de Taza-Al Hoceima-Taounate (budget global 130,8 MDH), avec des ambitions limitées d'augmentation de la production annuelle de raisin de 120 à 600 tonnes. Aujourd'hui, le secteur produirait en effet un total annuel de 230.000 tonnes de raisin, dont 172.000 tonnes de raisin de table et 58.000 tonnes de vignoble de cuve, à partir de 49.000 hectares. Pour le premier type de raisin, près de 71% de la superficie qui lui est dédiée est concentrée dans les régions de Doukkala, Al Haouz, Benslimane, Rabat-Salé, Khémisset et Essaouira. Quant au vignoble de cuve, 80% des zones productrices de cette variété sont constituées des régions d'El Hajeb, Khémisset, Meknès, Gharb et Moulouya. Mûrir la qualité Si la quasi-totalité des récoltes de vignoble de cuve est consommée localement, le raisin de table est encore loin de faire des performances à l'export. La rareté et le difficile accès à des statistiques actualisées, montrent d'ailleurs bien cela. Il se trouve en effet que les raisins marocains connaissent depuis 2007 des difficultés à se faire une place dans le cercle très restreint et fortement concurrentiel de la zone euro-méditerranéenne et sud-africaine. À en croire les derniers chiffres de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), la campagne 2006/2007 n'a en effet enregistré qu'un volume de 10.220 tonnes de raisins exportés, contre un peu plus de 11.500 tonnes une année auparavant. Les principaux clients traditionnels du Maroc sont l'Allemagne, la Grande Bretagne et l'Italie. Ces marchés, en état d'essoufflement, posent le problème de la diversification des débouchés commerciaux sur le Vieux Continent (vers les pays de l'Est) et dans le Golfe. Le département ministériel d'Akhannouch table ainsi désormais sur l'incitation des producteurs à recourir aux nouvelles technologies pour améliorer la qualité, la productivité et surtout relever le défi de l'export.