143 millions de DH et des poussières... C'est en effet ce que devrait coûter l'extension de la superficie couverte, dans la région de Chaouia-Ouardigha, par l'exploitation viticole. Cet investissement devrait ainsi porter sur une superficie de 1.500 hectares, et être mis au profit de 500 cultivateurs qui s'adonnent actuellement à la culture du blé. L'initiative a été annoncée le week-end dernier par Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture. L'objectif en est, bien sûr, le renforcement de la production nationale en raisins. Pour l'heure, cette production est estimée annuellement à une moyenne de quelque 230.000 tonnes. Un chiffre réparti en 172.000 tonnes de raisin de table et 58.000 tonnes en vignoble de cuve. 71% de la superficie nationale dédiée à la culture du raisin de table se concentre dans les régions de Doukkala, Al Haouz, Benslimane, Rabat-Salé, Khémisset et Essaouira. Quant au vignoble de cuve, le gros du potentiel se situe principalement dans les régions d'El Hajeb, Khémisset, Meknès, Gharb et Melouia, soit 80% de la superficie au niveau national. Tout particulièrement pour la région de Benslimane, la superficie dédiée à la viticulture correspond à 2.500 hectares, soit une part de 2,6% sur le total des zones à productions agricoles, et 5% de la production nationale. Au-delà de l'accroissement de la production, la modernisation de la filière est aussi à l'ordre du jour. L'objectif de la tutelle est d'inciter les producteurs à recourir aux nouvelles technologies, incontournables aujourd'hui pour améliorer la qualité. Un facteur dont le secteur local a bien besoin, d'ailleurs, pour faire face à la concurrence particulièrement féroce sur les marchés internationaux. Selon les dernières estimations de la FAO, l'Italie, la France, l'Espagne, la Chine, les Etats-Unis et la Turquie restent en tête des principaux producteurs de raisins à l'échelle mondiale. Ces pays représentent 56% de la production mondiale, qui est elle-même estimée à quelque 69 millions de tonnes.