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«Aujourd'hui, je crois posséder la technique»
Publié dans Les ECO le 20 - 12 - 2013


Othman Naciri
Réalisateur
Son premier long métrage «Saga - l'histoire des hommes qui ne reviennent jamais», prévoit de sortir en février 2014 et fait déjà le buzz sur la toile. Retour sur une histoire, un tournage, un film...
Les ECO : Racontez-nous l'histoire de «Saga»
Othman Naciri : Saga, ce sont plusieurs histoires à la fois, qui au final n'en font qu'une. L'histoire de Omar, un pervers narcissique qui manipule son meilleur ami Lahcen pour l'impliquer dans un trafic d'organes. L'histoire de Lahcen qui tente de se reconstruire loin de l'emprise de son ami.Et quarante ans plus tard, l'histoire de Ali, qui tente de comprendre pourquoi son père est arrêté.Et l'histoire de Saïd qui tente de comprendre qui est son père.
Pourquoi parlez-vous d'hommes qui ne reviennent jamais ?
C'est également et surtout un film de femmes car, au passage, ces 4 hommes croiseront dans leurs vies respectives des femmes, seules, courageuses, solidaires et très déterminées, qui les marqueront. Ces hommes qui partent et ne reviennent pas, c'est à la fois de la lâcheté et de la détermination courageuse. Libre à chacun de juger selon sa propre lecture du film.
Comment s'est faite l'écriture du scénario, combien de temps cela a-t-il pris pour faire naître l'histoire ?
En 2009, j'avais un premier scénario que j'ai fini par mettre à la poubelle J'en ai écrit un second en 2010 que j'ai également jeté. Au final, j'ai déterrémes 2 anciens scénarios, j'en ai pris ce qu'il y avait de meilleur pour obtenir ce film, après 14 versions. Avec mon co-scénariste Yann Bouard, nous avons peaufiné la dernière version, que j'ai également modifiée durant le tournage. Le tout aura pris 3 ans.
Il s'agit de ton premier long métrage, à quel point est ce difficile de réaliser un film au Maroc ?
Il faut être patient. C'est à mon sens la principale difficulté, pour lever les fonds nécessaires (ce qu'offre le Maroc est très bien, mais souvent insuffisant). L'autre difficulté est d' avoir la possibilité de faire le vide pendant l'écriture, de se recentrer exclusivement sur ce qui mènera à ce film. Ce n'est pas toujours gagné, lorsqu'on doit avoir d'autres activités autour. Mais aujourd'hui, je crois posséder la technique.
Comment s'est déroulé le tournage, sachant qu'il y a eu plusieurs destinations, deux époques ?
Le tournage n'a pas été facile, pour plusieurs raisons. Comme tous les tournages, nous avons dû faire face à des difficultés financières, souvent innattendues. Nous avons été obligés d'interrompre le tournage, initialement pour une semaine qui s'est finalement transformée en deux mois., pour ensuite interrompre de nouveau un mois pour une histoire de visas espagnols.
Sans parler du froid glacial dans le Haut-Atlas et le tournage en zone douanière de Sebta, c qui n'était pas gagné d'avance.
Votre casting est impressionnant. Comment avez-vous recruté les 4 têtes d'affiche : Zaoui, Lotfi, Benchemsi et Bey. Comment s'est déroulée la direction d'acteurs ?
J'ai contacté les 4 comédiens personnellement pour leur proposer leurs rôles respectifs. Chacun des quatre acteurs a sa propre manière de travailler selon sa méthode mais également selon les besoins du personnage. Les quatre étant très professionnels, nous avons beaucoup appris les uns des autres, notamment pour des rôles et des personnages parfois différents de leur registre habituel ou ceux nécessitant une préparation physique ou psychologique particulière.
Vous donnez leur chance à de nouveaux talents également, à l'image de Mouna Rmiki, ou Fatima Zohra Laouitar...
J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec un grand nombre d'artistes de talent sur des personnages parfois très complexes. Nous avons au Maroc un grand nombre d'artistes qui méritent qu'on leur offre une tribune.
La musique du film est bien adaptée. Comment s'est fait le choix de la bande originale ?
La musique a été entièrement écrite, composée et enregistrée à Buenos Aires en Argentine. Je voulais permettre à des artistes d'horizons lointains de revisiter notre culture à leur sauce. Lorsque le compositeur argentin Pablo Lopez Ruiz a vu le film pour la première fois, il était fasciné par notre pays qu'il ne connaissait absolument pas, ainsi que par son cinéma. La fraîcheur de son regard lui a permis de composer une musique inclassable... à l'image du film peut être.
Le film sort en février 2014. Va-t-on le voir dans des festivals ?
Saga sera présenté à Tanger dans le cadre du FNF. D'autres festivals sont prévus courant 2014. Nous attendons le retour de Berlin, de Cannes, de Locarno, de Toronto et de Sundance, notamment.
Quels sont vos projets futurs...
Un second long métrage, dont j'ai posé les bases.. Vous êtes sûre que vous voulez des détails ?


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