La baisse des prix sur les tarifs de télécommunication, imposée par le régulateur, combinée avec la nécessité de réaliser des investissements sur le moyen terme, ont ainsi impacté le niveau de rentabilité de l'opérateur. Si la politique de baisse des prix imposée depuis les dernières années par le régulateur a permis de démocratiser largement l'accès au téléphone mobile à toutes les couches de la population, ce sont les opérateurs de télécommunications qui en ont payé le prix en supportant en grande partie sur leurs marges l'érosion tarifaire. C'est la principale conclusion d'un document produit par le département «analyse» de BMCE Capital Bourse, filiale du groupe BMCE. Cette contrainte de baisse des prix sur les tarifs de télécommunication, combinée avec la nécessité de réaliser des investissements sur le moyen terme, ont ainsi impacté le niveau de rentabilité de Maroc Telecom, première capitalisation boursière de la place financière de Casablanca. «Dans le sillage de la mise en place, à partir du 1er juin 2013 par Maroc Telecom de la tarification à la seconde pour le prépayé, du fait de la poursuite de la baisse des prix, a priori, non compensée par l'usage, comme l'indique les chiffres du secteur au troisième trimestre 2013, nous avons décidé par mesure de prudence de revoir à la baisse nos prévisions pour 2013 et pour les années à venir», peut-on lire dans l'analyse. Des prévisions revues à la baisse Désormais la société de Bourse table pour Maroc Telecom sur la réalisation d'un chiffre d'affaires consolidé de 29,1 MMDH en 2013 en baisse de 25% par rapport à 2012 et de 28,5 MMDH en 2014 (-2%) et pour cause. «Les revenus à l'international devraient poursuivre leur tendance haussière (pour représenter à périmètre constant jusqu'à 30% à l'horizon 2017-2018), sans pour autant compenser la baisse de l'activité au Maroc, considérablement impactée par une forte concurrence entre les 3 opérateurs», souligne l'analyse. Le Résultat net part du groupe devrait, lui, se hisser de 1,8% à 6,8 MMDH en 2013, avant de s'effriter légèrement de 1% à 6,75 MMDH en 2014. Sur la base de ce qui précède, BMCE Capital Bourse fixe un cours cible de l'action Maroc Telecom à 110,7 DH (contre 120,6 DH précédemment). Elle recommande toutefois d'accumuler le titre dans les portefeuilles, compte tenu d'un cours de 96,5 DH observé en date du 17 décembre 2013. L'analyse de BMCE Capital soulève aussi des questions essentielles sur ce qui devrait advenir après la finalisation du processus d'acquisition par l'émirati Etisalat, des 53% des parts du français Vivendi dans le groupe de télécommunication marocain. Elle croit peu probable l'hypothèse avancée par des sources non officielles, d'un rachat d'une part de 8% supplémentaire de l'actionnariat de l'Etat. «Le projet de loi de Finances 2014 ne prévoit jusqu'à présent aucune privatisation», avance prudemment l'analyse. Par ailleurs, l'on apprend que Etisalat devrait racheter le flottant en bourse de Maroc Telecom, dans le but, pour cette dernière, de reprendre à moyen terme des filiales africaines du groupe émirati. Enfin la société de Bourse explique que le régulateur du secteur marocain des télécommunications doit intervenir pour mettre un terme à l'érosion des prix qui risque de plomber la rentabilité des entreprises du secteur.