Vivendi cède sa participation pour 4,2 milliards d'euros L'accord, annoncé le mardi 5 novembre 2013, entre Vivendi et Etisalat pour le rachat de 53% du capital de Maroc Telecom, vient marquer la fin d'un feuilleton qui a duré près d'un an. La transaction, d'un montant de 4,2 milliards d'euros en numéraire reste toutefois suspendue à l'aval des autorités de régulation et à la conclusion d'un pacte d'actionnaires entre Etisalat et le gouvernement marocain, qui détient 30% de l'opérateur historique. De simples formalités en fait. Avec cette cession, le Groupe français Vivendi, tout en poursuivant sa stratégie de recentrage dans ses activités de médias, pourra rembourser une partie de sa dette. L'opérateur émirati Etissalat ,pour sa part, réalise, selon les observateurs, une belle opération. Cette opération lui permettra d'accélérer son développement à l'international avec une présence. En plus, le prix de valorisation est jugé globalement très intéressant vu le potentiel de développement des filiales africaines. Vivendi et l'opérateur émirati Etissalat sont tombes d'accord sur le prix de cession des 53 % du capital de Maroc Telecom que contrôle le groupe français. L'opérateur d'Abu Dhabi débloquera un montant de 4,2 milliards d'euros en numéraire pour prendre le contrôle de l'opérateur historique marocain. Comme l'écrit Financial Afrik, ce montant correspond à l'hypothèse basse de valorisation du groupe marocain. Maintenant que l'accord sur le prix est conclu, les deux parties espèrent boucler l'opération d'ici début 2014. La transaction, conclue le 5 novembre 2013, valorise le titre de la première capitalisation boursière au Maroc, à 100 DH, soit une surcote de près de 3% par rapport à son cours sur le marché boursier casablancais (98 DH le 4 novembre 2013). A la Bourse de Paris, la valeur se négociait à 8,4 euros en baisse de 3%. Le montant de 4,2 milliards d'euros, comprend aussi les dividendes 2012 (310 millions d'euros) -non encore encaissés- et, éventuellement, la prime de contrôle, notent les analystes financiers. Baisse sur le marché boursier A la bourse de Casablanca, le titre Maroc Telecom enregistre, à l'ouverture de la séance de ce jeudi 7 novembre, une baisse de 2,03%, au-dessous de 98 DH l'action, dans un volume de 12,5 millions DH. Difficile d'interpréter cette baisse, tant les volumes échangés demeurent insignifiants pour parler d'un quelconque impact de la transaction sur la valeur. Mais, il est vrai que le Groupe Maroc Télécom enregistre une décélération de ses résultats opérationnels depuis 2010. Le chiffre d'affaires est désormais au-dessous des 30 milliards DH contre 31,65 milliards DH en 2010. De même, le résultat net aligne des baisses successives : 6,7 milliards DH en 2012 au lieu de 8,12 milliards en 2011 et 9,53 milliards DH en 2010. Par ailleurs, un rapide coup d'œil sur l'historique de la valeur permet de constater que le titre accuse une baisse de 8,5% depuis le début de l'année, et enregistre une baisse cumulée de 28,47% depuis le début de l'année 2012. Cela dit, les analystes estiment que la cession s'est faite «conformément aux attentes du marché», sur la fourchette basse de la valorisation de Maroc Télécom. Ce qui constitue, d'après le journal «Financial Afrik», un juste prix malgré tout puisque le repreneur, Etissalat, fort d'un parc de 141 millions de clients, densifie sa présence en Afrique alors que le cédant, Vivendi, désireux de se recentrer sur le contenu et les jeux solde une présence marocaine qui lui a rapporté, en plus des 4,2 milliards d'euros, plus de dix années de dividendes bien conséquents. Soit au final, un prix «largement positif comparé à la mise de départ». La valeur de chaque action de Maroc Telecom est estimée à 96,6 DH, se chiffrant à 3,9 milliards d'euros pour la part totale de Vivendi (53%) dans Maroc Telecom (soit 19,2 milliards dirhams émiratis). Cela n'inclut pas le dividende reçu par Vivendi de Maroc Telecom concernant l'exercice 2012, soit 7,40 DH par action, qui sera également au bénéfice d'Etisalat. Désormais, le marché a les yeux rivés sur l'éventuelle OPA. Si l'on en croit les indiscrétions de la presse, Etissalat ne devrait pas, selon l'esprit de l'accord, monter au delà des 53%, laissant la place aux institutionnels marocains de prendre part à la nouvelle configuration de Maroc Télécom. Pour rappel, l'opérateur historique est détenu à hauteur 30% par l'Etat marocain; le flottant en Bourse tourne aux alentours de 16%. Présence renforcée en Afrique Présent dans le fixe, le mobile et internet, Maroc Telecom, dont Vivendi est actionnaire depuis 2001, est l'un des principaux opérateurs du continent africain avec des filiales au Burkina Faso, au Gabon, au Mali et en Mauritanie. C'est l'Afrique qui représente aujourd'hui le principal relais de croissance du Groupe. Pour le Groupe émirati, numéro un dans la région du Golfe en termes de capitalisation boursière, sera présent, grâce cette transaction stratégique, dans une quinzaine de pays au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique même si son marché national reste de loin le plus important, générant 65% de son chiffre d'affaires du troisième trimestre.