Le Global Financial Integrity place l'Afrique parmi les pays où les flux financiers illicites ont le plus progressé entre 2002-2012. Le montant global des flux financiers illicites (FFI) en provenance des économies en développement est estimé à quelque 946,7 milliards de dollars en 2011, en hausse de près de 14% par rapport à 2010. Un nouveau rapport du Global Financial Integrity (GFI) tire la sonnette d'alarme. L'ONG américaine estime le montant global des flux financiers illicites (FFI) en provenance des économies en développement à quelque 946,7 milliards de dollars en 2011, en hausse de près de 14% par rapport à 2011. Dans ce total, l'organisme place l'Afrique parmi les régions en développement les moins touchées par ce fléau économique. Le continent concentre en effet l'une des plus petites parts de ces mouvements de capitaux illégaux, soit une moyenne de 7,7% sur la décennie 2002-2012. Pourtant, ce pourcentage était beaucoup plus faible en 2002. L'Afrique ne représentait en effet que 3,9% des FFI en provenance des régions en développement. Le continent n'avait pas encore, à l'époque, le même attrait qu'aujourd'hui. La situation ne commencera réellement à évoluer qu'au lendemain de la grande crise économique et financière de 2011 qui a imposé un nouvel ordre économique mondial dans lequel le continent occupe un rôle de premier ordre, provoquant ainsi une réorientation des investissements et des mouvements de capitaux vers l'Afrique. Justement, la part de l'Afrique dans les FFI en provenance du monde en développement en 2011 est ainsi rapidement descendue à 7%, après avoir été à 11% en 2007, à la veille de l'avènement de la crise économique mondiale qui, en plus de contribuer à une réorientation des investissements vers l'Afrique, a toutefois lourdement pesé sur les volumes de capitaux en circulation vers le continent. Lourd impact Paradoxalement, si le continent a été très peu affecté par les FFI en comparaison avec d'autres régions du monde, l'impact de ces mouvements illicites de capitaux sur l'économie globale des pays en développement reste beaucoup plus important au niveau des économies africaines. Les FFI coûteraient au continent près de 6% de son PIB selon le GFI. C'est le plus important rapport au monde entre le volume de capitaux illicites en circulation et la dynamique économique locale. «Cela montre que la perte de capitaux a un impact très lourd sur l'économie du continent», expliquent les auteurs du rapport. En termes de croissance des volumes de FFI en provenance du continent, l'organisme estime que le volume de ces flux a progressé de 20% en Afrique. La région est devancée par celle du Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA), où le volume de FFI a connu une progression annuelle de 31%, occupant ainsi la première place des régions où les transactions financières illicites ont le plus augmenté durant la dernière année.