La croissance qu'enregistre l'Afrique depuis le début du siècle aurait pu être encore plus importante si des sommes colossales ne quittaient pas le continent de manière illicite. Entre autres formes de financement novateur, endiguer ce fléau se révèle l'une des grandes priorités du continent. L'éradication des flux financiers illicites en provenance de l'Afrique a fait l'ob-jet de discussions et de débats lors de cette neuvième édition. Il est communément admis qu'un développement écono-mique et financier cohérent et harmonieux du continent ne peut aboutir sans combattre un tel fléau qui impacte for-tement la gouvernance dans les entrailles de l'ensemble du système. Les estimations de la Commission économique pour l'Afrique font montre que les flux auraient atteint 50 Mds de dollars par an en moyenne pendant les dix dernières années, soit plus que l'aide publique au développement reçue par le continent. Des chiffres qui restent cependant à vérifier à cause de l'absence de données précises sur l'en-semble des transactions et encore moins sur tous les pays africains concernés. Etant cachés au fisc, les flux financiers illicites réduisent la marge de manoeuvre de l'Afrique, et la privent de recettes fiscales additionnelles qui auraient pu servir à finan-cer des projets d'infrastructure et améliorer la productivité. Pis encore, ils affectent les taux d'épargne et empêchent les investisseurs locaux d'accéder à des ressources financières et d'investir pour créer de l'em-ploi et améliorer la productivité. La détermination de l'Afrique à combattre les flux financiers illi-cites ne date pas d'aujourd'hui. Elle se reflète dans la déci-sion prise par la conférence des ministres africains des Finances, de planification et du développement économique, tenue en 2011, de créer un groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites, quittant l'Afrique, chargé d'examiner la nature de ces flux et leur incidence sur le développe-ment du continent. Endiguer et réorienter les flux financiers illicites en tant que sources novatrices de financement de la transformation de l'Afrique a été reconnu et intégré dans la position commune africaine sur les objectifs de développement de l'après-2015. Il apparaît donc clairement que les flux financiers illicites représentent pour l'Afrique un problème sérieux qui nécessite une solution mondiale, notam-ment au niveau politique. Ce fait a été également mis en lumière par des travaux sur différentes composantes de la sortie illicite des capitaux.