Attractivité, regain de confiance, trajectoire haussière, résultats annuels positifs, telles sont les prévisions des analystes pour la Bourse de Casablanca en 2014. Après la crise de 2008, le marché financier mondial a pu prendre sa revanche en 2013. La capitalisation boursière mondiale a ainsi atteint 61.975 MMUSD (chiffres de Bloomberg), en hausse de 18% par rapport à 2012. Ce nouveau record, il faut le souligner, a été atteint grâce aux performances des grands marchés internationaux comme Tokyo, le Nasdaq ou encore le Dow Jones. Le MASI, lui, accuse pour sa part un repli de -2,6%. Cependant, les analystes de la place s'accordent sur le fait que 2014 sera un meilleur cru pour la Bourse de Casablanca (voir Q/R). Les analystes de Crédit du Maroc Capital estiment que la Bourse devrait emprunter cette année une trajectoire haussière écourtée de quelques corrections, dans un contexte de recherche continuelle d'une relance saine et pérenne. Toutefois, cette dernière ne pourrait être effective, sans le vote des textes de loi concernant le prêt-emprunt de titres, les textes relatifs à l'instauration du marché à terme, les obligations sécurisées, etc. De plus, «l'adhésion de nouvelles sociétés à la Bourse de Casablanca serait de bon augure pour alimenter le marché marocain en papier frais et de qualité», affirment les mêmes analystes. Un marché plus attractif De leur côté, les analystes de BMCE Capital Bourse considèrent que l'année 2014 devrait voir se raffermir le regain de confiance des investisseurs dans le potentiel de la place casablancaise, observé à partir de fin 2013. «Cependant, le retour progressif de cette confiance devrait surtout dépendre de l'annonce en mars prochain de résultats annuels 2013 globalement positifs», arguent les analystes de BMCE Capital Bourse, qui tablent au niveau de leurs prévisions sur une croissance de la capacité bénéficiaire de +4,4% à 28 MMDH. Les analystes d'Attijari Intermédiation confirment cette reprise du marché, en affirmant que le retard du marché marocain par rapport aux principales places internationales le rend aujourd'hui très attractif pour les investisseurs. Pour précision, après trois années consécutives de baisse, le marché marocain a perdu près de 28% de sa valeur sur la période 2011-2013. Après trois années consécutives de baisse, la Bourse de Casablanca a amélioré son positionnement en termes de valorisation, «surtout si nous le comparons à des pays comme l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite et la Tunisie», précisent les analystes. Ces conditions pourraient amener à un rattrapage de performances en 2014. Hassan El Hajjaji, Gérant de portefeuille, M.S.I.N. Société de Bourse Les ECO : Quelle est votre lecture de l'évolution du Masi depuis début 2013 ? Hassan El Hajjaji : Au titre de l'année 2013, la bourse de Casablanca a enregistré sa cinquième année de baisse en 6 ans, avec une contre-performance de -2,62% à 9.114,1 points pour le MASI et -2,57% pour le MADEX à 7.418,05 points. Cette évolution s'explique par la conjoncture économique difficile qui a été confirmée par les résultats annuels de 2012 et également par le reclassement du Maroc dans l'indice MSCI, lequel a provoqué une pression vendeuse sur le marché. En effet, depuis septembre 2013, le Masi avait entamé un rebond technique déclenché par l'annonce des résultats du premier semestre 2013 et par le retour de l'optimisme qui a accompagné l'annonce de l'introduction de Jlec. Par la suite, après la cotation du titre de la Jlec, qui était plutôt décevante, le faible niveau de la liquidité du marché a impacté négativement la psychologie des intervenants et par conséquent l'évolution du marché Peut-on dire que la Bourse est sortie de son cycle baissier entamé en 2011 ? Le rebond technique entamé en septembre 2013 laisse présager que le marché sort du cycle baissier déclenché en 2008. Cet optimisme doit être confirmé par l'évolution dudit marché au cours du premier semestre 2014. Aujourd'hui, celui-ci se trouve dans une phase d'accumulation, les volumes sont faibles et les acheteurs sont minoritaires. En effet, une relance saine et pérenne ne pourrait être effective sans l'accélération de la procédure pour activer des textes de lois concernant le prêt-emprunt de titres, les textes relatifs à l'instauration du marché à terme, ainsi que l'ensemble des mesures susceptibles de moderniser le cadre législatif de la cote et de la faire sortir de sa profonde léthargie. De plus, l'adhésion de nouvelles sociétés à la BVC serait de bon augure pour alimenter le marché marocain en papier frais et de qualité. Quelles sont vos prévisions pour l'année en cours ? Je reste optimiste quand à l'évolution de la bourse de Casablanca en 2014, compte tenu d'une amélioration attendue de la situation économique nationale (hors agriculture) pour 2014 (une croissance entre 3,5% et 4,5% en 2014 contre 3,4% attendus pour 2013) et une sortie progressive de la récession des pays de la zone euro (une prévision de croissance de +1,1% pour 2014 contre -0,4% en 2013), pouvant impacter positivement les agrégats macro-économiques du Maroc. Aussi, le niveau de valorisation de la place devenu très attractif et la privatisation de Marsa Maroc en 2014 sont des éléments qui peuvent permettre le retour de la confiance et par conséquent dynamiser le marché boursier.