Sommaire Décryptage Finance islamique: un marché de niche en Afrique du Nord. p.23 Marché L'or progresse grâce à l'emploi américain. p.26 Retraite Comment adhérer à la CIMR ? p.27 Télécharger le PDF Après trois années consécutives de baisse, la Bourse de Casablanca accuse un retard significatif par rapport aux principales places internationales. Selon les professionnels, cette situation est un avantage pour la place casablancaise. Ce retard lui a vraisemblablement permis d'améliorer relativement son positionnement en termes de valorisation. Ces conditions pourraient amener à un rattrapage de performances en 2014. Après la crise de 2008, le marché financier mondial a pu prendre sa revanche en 2013, avec des records même. Selon Bloomberg, la capitalisation boursière mondiale a atteint, fin 2013, 61.975 milliards de dollars (+18% par rapport à 2012), et a ainsi dépassé son record de 2007. Ce nouveau record, il faut le souligner, a été atteint grâce aux excellentes performances des grands marchés internationaux comme Tokyo, le Nasdaq ou encore le Dow Jones. L'indice phare de la Bourse de Casablanca, le MASI, accuse pour sa part un repli de -2,6%. Il est ainsi en décorrélation par rapport à la tendance mondiale générale. Décalage par rapport à la tendance mondiale En comparaison avec les principales places internationales, Casablanca se positionne parmi celles qui ont affiché les plus fortes contre-performances boursières en 2013. En effet, elle se positionne en avant-dernière position des bourses internationales, juste avant le marché tunisien, lequel enregistre une contre-performance de -4,3%. Il est à noter que les plus fortes performances ont été enregistrées au Japon avec +56,7%, suivi par les Etats-Unis avec +38,3% pour le NASDAQ et +26,5% pour le Dow Jones. Les marchés arabes affichent également de bonnes performances avec +25,5% pour le marché saoudien, +24,2% pour l'Egypte et +5,5% pour la Jordanie. Les performances des marchés européens sont, quant à elles, comprises entre +25,5% pour l'Allemagne et +14,4% pour la Grande-Bretagne. Pour rappel, la tendance baissière du marché boursier marocain s'était déclarée en février 2011. Après trois années consécutives de baisse, le marché a perdu près de 28% de sa valeur sur la période 2011-2013, contre une performance de +30% pour les marchés des pays développés, -1% pour les marchés frontières et -13% pour les marchés émergents. Toutefois, le retard en termes de performance des trois dernières années permet aujourd'hui à la Bourse de Casablanca d'améliorer son positionnement par rapport aux différentes places internationales. Un marché plus attractif en termes de valorisation Les analystes d'Attijari Intermédiation jugent que le Maroc pourrait justifier aujourd'hui d'une prime de valorisation, «surtout si nous le comparons à des pays comme l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite et la Tunisie», précisent-ils. De leur côté, les analystes de BMCE Capital Bourse estiment que l'année 2014 devrait probablement voir se raffermir le regain de confiance des investisseurs en le potentiel de la place casablancaise, observé à partir de fin 2013. Ce regain de confiance fait suite à la publication de résultats au premier semestre 2013 mieux orientés que prévu, signant l'éventuel retour de la Bourse au vert à l'issue d'une phase de léthargie de plus de 5 années. «Cependant, le retour progressif de cette confiance devrait surtout dépendre de l'annonce en mars prochain de résultats annuels 2013 globalement positifs», arguent toutefois les analystes de BMCE Capital Bourse qui tablent au niveau de leurs prévisions sur une croissance de la capacité bénéficiaire de +4,4% à 28 MMDH. De même, l'éclaircie économique apparue à partir du troisième trimestre 2013, à l'issue d'un second trimestre marqué toutefois par la poursuite du ralentissement des activités non agricoles avec l'arrivée du mois de ramadan et de la période estivale, se trouve confirmée par les prévisions de croissance pour la seconde moitié de l'année 2013 qui anticipent un léger rétablissement des activités secondaires et une consolidation de la croissance des branches tertiaires. Le marché boursier devrait, dans ce sillage, parvenir à sortir de cette longue période d'hibernation, caractérisée par la faiblesse inaccoutumée de la volumétrie transigée et par l'absence de papier frais à introduire en Bourse. D'ailleurs, la redynamisation escomptée du marché boursier serait catalysée par le retour des IPO (Marsa Maroc, SADET, etc.) ainsi que par la probable concrétisation de certaines OPV sur les ex-filiales du groupe SNI. À la veille d'un cycle haussier ? L'accélération du processus d'obtention du statut CFC par la place de Casablanca devrait également permettre de donner un élan à la réforme des marchés des capitaux, afin d'ériger la place casablancaise en hub financier régional. Déjà, l'entrée en vigueur des textes de loi portant sur la création de nouveaux produits financiers, notamment les prêts emprunts titres et les produits à terme, toujours en attente des décrets d'application, pourrait contribuer à la création d'une dynamique au niveau de la Bourse de Casablanca. Toujours selon les analystes de BMCE Capital Bourse, et s'agissant de la question du déclassement tant redouté du Maroc du MSCI Emergent Markets vers le MSCI Frontier Markets, elle ne semble pas avoir écarté le Maroc du radar des investisseurs étrangers, puisque le royaume bénéficie aujourd'hui d'une meilleure représentativité au niveau de son nouveau benchmark, avec 8 valeurs sélectionnées (Maroc Telecom, Attijariwafa bank, Addoha, BMCE Bank, BCP, Lafarge Ciments, Managem et Wafa Assurance) pour un poids de 4,7% dans l'indice. Sur le plan international, l'afflux escompté des IDE, notamment en provenance des pays du Golfe ainsi que d'éventuelles levées de fonds à l'international devraient également contribuer à redynamiser le marché boursier et ce, à travers une atténuation des pressions sur les liquidités bancaires. Le ralentissement du rythme d'endettement de l'Etat devrait en principe induire une détente des taux sur le marché des bons du Trésor, favorisant ainsi un arbitrage en faveur du marché actions. Compte tenu de leurs anticipations de reprise graduelle du marché en 2014, les analystes de BMCE Capital estiment le potentiel boursier de la place de Casablanca aux environs de +5%. En définitive, «le marché boursier devrait, a priori, poursuivre sa période de convalescence entamée depuis fin 2013, dans l'attente de la confirmation de la reprise effective des activités non agricoles», élément qui devrait en principe jeter les bases saines d'un nouveau cycle de croissance du marché boursier durant les années à venir. ... Lire la suite