Bouchaïb Horma Gérant OPCVM chez Marogest, société de gestion. L'investissement financier en «produits de taux» s'est particulièrement démarqué, face à un marché des actions toujours morose en 2013. Qu'en est-il alors des perspectives d'évolution de ces OPCVM en 2014? Interview avec Bouchaïb Horma, gérant OPCVM chez Marogest, société de gestion. Les ECO : Quelle est votre lecture du comportement et de rentabilité des OPCVM monétaires et obligataires en 2013 ? Bouchaïb Horma : En 2013, l'investissement financier en produits de taux s'est particulièrement démarqué face à un marché des actions toujours morose. Les OPCVM monétaires et obligataires se sont révélés être les champions de la performance cette année. Mesurées par les indices élaborés par le CDVM, les performances des OPCVM obligataires court terme (OCT), monétaires et obligataires moyen & long terme (OMLT) se sont situées, respectivement, à 4,25%, 3,58% et 3,14%. Les indices de performances des OPCVM actions et diversifié ont, quant à eux, dégagé respectivement 2,76% et 0,18%. Cet avantage de rendement s'est accompagné d'une évolution positive de l'actif sous gestion de l'ensemble des OPCVM monétaires, OCT et OMLT, lequel s'est bonifié de quelque 3,7 MMDH, atteignant 216 MMDH, soit 88% de l'actif net de tous les OPCVM de la place. L'actif des OPCVM actions et diversifié, lui, a augmenté de 332 MDH seulement à 28,8 MMDH. Quelles sont les caractéristiques communes aux OPCVM monétaires, OCT et OMLT ? Ces trois véhicules de placement se partagent la caractéristique de prédominance des titres de créances et sont donc tributaires des variations de la courbe des taux. Les OPCVM obligataires sont en permanence investis à hauteur de 90% au moins de leurs actifs, hors titres d'OPCVM obligataires et liquidités, en titres de créances. Les OPCVM monétaires sont ceux dont la totalité de l'actif (hors titres d'OPCVM monétaires, de créances représentatives des opérations de pension qu'ils effectuent en tant que cessionnaires et de liquidités) est en permanence investi en titres de créances. Quels sont les éléments à prendre en compte pour le choix de l'un des trois OPCVM comme véhicule d'investissement ? Procéder à un arbitrage entre ces trois catégories d'OPCVM passe d'abord par la réponse à trois questions: quel objectif de rendement est ciblé? Quel est le degré de risque accepté? Quel est l'horizon de placement? Ensuite, c'est en fonction des besoins et objectifs de chaque investisseur que le choix se fait. Les OPCVM obligataires évoluent généralement sous l'influence des taux d'intérêt pratiqués sur les marchés financiers. Leur risque est mesuré par référence au concept de sensibilité. Plus la sensibilité croît, plus l'OPCVM est sensible au risque de taux. Une sensibilité faible induit une variation limitée sur la valeur de l'OPCVM en cas de variation des taux d'intérêt. Ainsi, les OPCVM OCT (dont la sensibilité est comprise entre 0,5 et 1,1) se présentent comme un produit adéquat pour une durée de placement supérieure à 6 mois et inférieure à 1 an. Les OPCVM OMLT, produits plus sensibles (supérieure à 1,1) intégrant les actions dans leurs univers d'investissement, sont proposés aux clients ayant un horizon de placement plus long. Les OPCVM monétaires se présentent comme des fonds de gestion de trésorerie. Ils offrent un rendement limité (souvent indexé par rapport à un indice du marché monétaire) pour un risque réduit (puisque la sensibilité au risque taux ne dépasse pas 0,5). L'horizon de placement adapté à cet instrument varie de quelques jours à quelques mois. Quelles sont, selon vous, les perspectives d'évolution de ces OPCVM en 2014? Quel serait donc le meilleur choix d'investissement de cette catégorie pour l'année en cours ? Depuis le début de 2014, nous assistons à un mouvement baissier de la courbe des taux. Cette tendance est appelée à persister en raison d'une amélioration des finances publiques et d'une demande importante des investisseurs en bons du Trésor. Cette configuration serait favorable aux OPCVM obligataires. Elle le serait moins aux OPCVM monétaires car ces derniers seraient investis dans des actifs moins rémunérateurs que ceux détenus en 2013.