Amnesty international réclame davantage d'efforts de la part du Maroc dans la lutte contre la torture, estimant que cette pratique est endémique dans le royaume en dépit de récentes démarches entreprises par les autorités. L'ONG a présenté un rapport lors d'une conférence de presse à Rabat ce mardi 19 mai. Les autorités marocaines ont entrepris d'importantes démarches pour répondre et prévenir torture et mauvais traitements de la part de ses forces de l'ordre, relève Amnesty, mais la torture est toujours utilisée pour arracher des aveux et étouffer les voix dissidentes, déplore l'ONG, dont le siège est basé à Londres. Amnesty indique avoir étudié 173 cas présumés, qui concernent des étudiants, militants politiques, partisans de l'autodétermination au Sahara occidental, mais aussi des personnes soupçonnées de terrorisme et d'infraction de droit commun. Parmi les pratiques recensées figurent des coups, le maintien dans des positions douloureuses, l'asphyxie, des simulacres de noyade et des violences psychologiques ou sexuelles. Au titre de ses recommandations, Amnesty cite la présence systématique d'un avocat durant les interrogatoires, comme le prévoit le projet de réforme du Code de procédure pénale. Le Maroc a adhéré en novembre dernier au protocole optionnel à la convention onusienne contre la torture (Opcat), ce qui doit aboutir à la création d'ici la fin de l'année d'un mécanisme national de prévention (MNP) de la torture. Celui-ci sera composé d'experts qui doivent encore être désignés.