Min'Yadina, un projet ambitieux initié par la Fédération des entreprises d'artisanat qui tarde à voir le jour. Il s'agit d'une zone d'activité dédiée à l'artisanat, visant à regrouper les acteurs de production pour améliorer leurs conditions de travail, mais surtout leur permettre de disposer de locaux adaptés aux exigences de leur activités. À long terme, ce projet vise à couvrir les besoins réels du secteur en termes d'infrastructures, d'améliorer la qualité des produits proposés, de dynamiser la profession, de faciliter les échanges entre ses acteurs, essentiellement en ce qui concerne la sous-traitance et de réguler le marché de l'emploi. Le foncier bloque Une étude de faisabilité a été confiée à un grand cabinet d'audit et de conseil de la place. De plus, l'avant-projet du concept de la zone a déjà été réalisé par le cabinet Archi Design. L'idée semble donc prendre forme, seulement, surprise! Contacté à ce sujet, Saad Sefrioui, président de la FEA et membre de la CGEM avoue que «la situation est à l'arrêt, le projet est actuellement en stand by». Pourtant, l'achèvement des travaux était initiatialement annoncé pour fin 2011. Aucune explication n'est fournie quant aux raisons de ce blocage. Mais les promoteurs du projet se veulent rassurants. «Le problème se situe au niveau du déblocage du foncier, car il s'agit d'une superficie prévue pour le recasement des habitants des logements insalubres», est-il indiqué. A la base l'idée était très ambitieuse avec à la clé l'édification de six autres zones d'activité couvrant le territoire national, dans un délai de dix ans. Du moins c'est ainsi que la Fédération avait présenté le projet. Pour cette première opération, c'est la région du grand Casablanca qui a été retenue comme projet pilote, vu le potentiel de développement qu'elle présente pour ce type d'activité. D'après le rapport de présentation du projet par la FEA le 29 juin 2010, «le projet bénéficie de l'appui et du soutien de la wilaya de la région du Grand Casablanca, du Centre régional d'investissement de Casablanca, de la province de Médiouna, de la Direction de la préservation du patrimoine, de l'innovation et de la promotion, du secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat». Pour le moment, la situation géographique exacte du projet est connue. Le cahier des charges initial faisait référence à un site de 12 hectares exploitables, situé au niveau de la commune rurale de Lahraouiyine, dans la province de Médiouna. En effet, cette région bénéficie d'un emplacement dans une zone à fort potentiel de développement en matière d'infrastructures et de logement économique, ainsi que d'une proximité de l'autoroute qui contourne la ville, permettant un accès rapide au port et à l'aéroport. Ce terrain est idéal pour accueillir 40 à 50 ateliers de 1.000 m2, 2.500m2 ou 5.000 m2, une plateforme logistique avec de multiples services comme le fret, la douane, la restauration, l'emballage... ainsi qu'un centre de formation aux métiers de l'artisanat et d'un centre commercial prévus dans le plan d'aménagement de la région. Pour le moment tout cela est en stand by et on parle même d'une révision de la superficie réservée au projet. Les professionnels espèrent un peu plus de visibilité à la rentrée.