Les flux d'IDE opérés sur le continent ont augmenté de 4%, représentant un cumul de 57 milliards de dollars en 2013. Des disparités d'attractivité persistent : en Afrique du Nord, les flux d'IDE ont baissé de 7%, tandis que l'Afrique australe et de l'Est tirent leur épingle du jeu. S'il y a une région du monde où il semble encore faire bon investir, ce serait bien celle dans laquelle nous nous trouvons. Selon les dernières actualisations du World Investment Report, publié traditionnellement par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et du développement (CNUCED), l'Afrique maintient son attractivité des flux d'investissement extérieurs. Les entrées opérées sur le continent ont en effet augmenté de 4%, représentant un cumul de 57 milliards de dollars en 2013. Les auteurs du rapport justifient cette hausse principalement par «les investissements internationaux et régionaux visant à tirer parti de nouveaux débouchés ainsi que par les investissements dans les infrastructures». Le fait est que la forte croissance économique et démographique que connaît l'Afrique est un véritable aimant aux capitaux étrangers. Cette situation continue d'y attirer les investisseurs à la recherche de nouveaux débouchés commerciaux dans les secteurs des biens de consommation. Dans ce tableau global, une tendance très positive se développe de plus en plus. «Les investissements intra-régionaux sont en hausse, la majeure partie des sorties d'IDE étant destinées à d'autres pays du continent. Cette dynamique ouvre la voie à une intégration régionale fondée sur l'investissement», peut-on relever dans le communiqué de presse de l'organisme onusien. Des moins attractifs... La répartition régionale de ces investissements n'est cependant pas homogène. En Afrique du Nord, par exemple, les flux d'IDE ont baissé de 7% à fin 2013, allant à contre-pied de la moyenne continentale, pour un total de 15,5 milliards de dollars. «Dans l'ensemble, l'IDE dans la région reste cependant relativement fort, et les investisseurs semblent disposés à y revenir. En Egypte, le montant des IDE − 5,6 milliards de dollars − a diminué de 19% mais demeure le plus élevé en Afrique du Nord», détaille-t-on auprès des auteurs du rapport. La plupart des pays voisins ont enregistré une hausse des investissements étrangers. Le Maroc et le Soudan ont tous deux réussi à attirer plus de 3 milliards de dollars d'investissement. Un peu plus au Sud, en Afrique de l'Ouest plus précisément, les chiffres sont aussi en recul. Les flux d'IDE se sont établis à un peu plus de 14 milliards de dollars, ce qui représente une baisse de 14%. Cette situation est expliquée notamment par «la diminution des IDE au Nigeria», la première économie africaine. «Ayant commencé à produire du pétrole en 2013, le Ghana, le Gabon et la Côte d'Ivoire ont en revanche reçu des investissements considérables de la part de sociétés transnationales (STN) étrangères. L'Afrique centrale a accueilli 8,2 milliards de dollars d'IDE, en recul de 18% par rapport à l'année précédente», poursuit-on dans le même rapport. ... aux plus attractifs Les régions du continent les plus attractives en 2013 ont finalement été l'Afrique de l'Est et australe. Pour cette dernière zone, les flux d'investissements en provenance de l'étranger ont quasiment doublé pour atteindre 13 milliards de dollars. Le niveau exceptionnel des investissements opérés en Afrique du Sud et au Mozambique, sont les principaux facteurs de cette hausse. «Dans ces deux pays, cela est attribuable avant tout à l'investissement dans les infrastructures. Au Mozambique, l'investissement dans le secteur du gaz a également joué un rôle», notent les économistes de la CNUCED. En Afrique de l'Est, les IDE ont progressé de 15% pour atteindre 6,2 milliards de dollars en 2013, tirés principalement par la hausse des entrées d'IDE au Kenya et en Ethiopie. «Le Kenya est en train de devenir un centre d'affaires privilégié, non seulement pour la prospection pétrolière et gazière dans la sous-région, mais également en matière de production industrielle et de services de transport», commente-t-on auprès de l'agence onusienne. Quant à l'Ethiopie, le pays est sur une stratégie industrielle attractive qui vise à attirer des capitaux asiatiques pour développer son secteur manufacturier.