Le Maroc a attiré 3,5 milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) en 2013, une performance qui consolide sa place de champion de l'Afrique du Nord où les flux de capitaux sont en berne, selon une agence de l'ONU. «Alors que l'Afrique du Nord voit ses flux se tarir suite aux crises politiques persistantes, avec une régression de 1,8 pc, le Maroc demeure le champion régional avec une croissance solide de ses IDE de 24 pc», précise un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) présenté à Genève. D'après ce rapport sur «les tendances globales de l'investissement», seul le Maroc a réussi à dégager une solide croissance solide à deux chiffres à un moment où les tensions politiques et sociales ont entrainé le ralentissement des flux d'investissement vers la région. L'instance onusienne chargée des questions du développement voit toutefois se profiler à l'horizon «des signes avant-coureurs d'un retour des IDE dans les pays de la sous-région d'Afrique du nord». A l'échelle mondiale, le rapport constate un léger rebond des IDE pour s'établir à 1.461 milliards de dollars en 2013, en hausse de 11 pc par rapport à l'année précédente. «Si l'Afrique a enregistré une croissance de 6,8 pc de ses IDE, la reprise n'est pas encore au rendez-vous dans les pays développés», observe-t-il. Pour l'année 2014, l'institution internationale table sur une progression des flux d'investissements à 1.600 milliards de dollars, pour atteindre 1.800 milliards de dollars en 2015. Sur le plan de l'Afrique, le rapport relève «l'attractivité croissante» de l'Afrique auprès des investisseurs internationaux, précisant que le continent a attiré 56 milliards de dollars d'IDE en 2013, contre 53 milliards en 2012, «une hausse presque entièrement due à l'Afrique subsaharienne». Sous cet angle, la CNUCED insiste sur le poids de l'Afrique australe, particulièrement l'Afrique du Sud et le Mozambique qui à eux seuls, absorbent un tiers des capitaux étrangers investis dans le continent tandisque l'Angola marque le pas. Si les experts de l'organisation confirment l'attrait toujours plus marqué des IDE pour les pays en développement qui attirent aujourd'hui 52 pc des montants, ils notent en revanche que les flux destinés aux régions développées sont «historiquement bas». Dans les économies du Nord, ces investissements ont atteint 576 milliards de dollars, soit à peine 44 pc de la moyenne annuelle enregistrée avant la crise de 2008. Plus alarmant, cette tendance devrait se confirmer au cours deux prochaines années, conclut le rapport.