Il ne fait pas bon être «patron» dans les temps qui courent. Une tendance généralisée à la hausse de SMIG semble s'être emparée de plusieurs économies du continent, au nez et à la barbe des entrepreneurs. Après le Maroc et la Côte d'Ivoire, c'est au Cameroun que le débat se soulève encore. Le gouvernement local a en effet fini par trouver un compromis avec le syndicat des travailleurs sur une revalorisation du revenu minimum applicable. Dans la plupart des cas, les impératifs sociaux liés à la hausse des coûts de vie sont souvent brandis pour expliquer ces révisions de salaire, qui finalement ne semblent satisfaire que les employés. Les gouvernements africains semblent décidés à appauvrir les riches pour enrichir les pauvres. Cette logique leur semble la plus juste, dans leur quête d'une croissance économique plus inclusive et profitable à tous. Mais la pilule n'est pas souvent facile à faire passer chez les «patrons». Les employeurs, eux, crient au scandale et à l'acharnement, plus à raison qu'à tort. Dans un contexte où le continent devrait donner plus de latitude à son secteur privé à contribuer au développement économique, ce genre de mesure sont un boulet à la cheville de la compétitivité des entreprises sur le marché mondial. Tout cela semble également être au grand détriment des ambitions d'industrialisation du continent et de l'encouragement aux investissements. Le coût de la main-d'œuvre reste parmi les indicateurs – incitatif ou dissuasif – les plus considérés par les investisseurs, notamment étrangers.