Tanger fera revivre les grands du jazz le temps d'un week-end prolongé, soit du 10 au 14 septembre lors de la 15e édition du Tanjazz avec «Légende d'hier et de demain». Quand Tanger forme un pont musical entre le passé et l'avenir, cela donne une quinzième édition d'un festival authentique : le Tanjazz. Avec pour thème «Légende d'hier et de demain», la ville vivra aux rythmes des concerts en plein air, de la petite scène ouverte des jardins de la Mendoubia en passant par les concerts publics et gratuits de front de mer, les fanfares déboulant dans les artères principales jusqu'aux grandes scènes de prestige dans les jazz clubs, blues bars, acoustic lounges et autres swinging ballrooms, qui font désormais l'animation du palais du festival jusqu'au bout de la nuit. Après la découverte des jazzmen de l'Est en 2013, Tanjazz aborde 2014 avec un thème ambitieux à la hauteur de sa réputation, lequel rend hommage aux légendes. Parce que la culture jazz est d'abord un précieux patrimoine, plusieurs hommages aux icônes du passé seront rendus : à Louis Armstrong, Count Basie, Duke Ellington, Cab Calloway, George Gershwin, Louis Jordan, mais aussi aux Beatles ou à Nina Simone, mais surtout parce que l'histoire du jazz continue à s'écrire jour après jour, note après note, on découvrira aussi certaines des légendes de demain : Buika, le tsunami vocal, Lillian Boutté et Cécile McLorin Salvant. Buika ce n'est pas du jazz, ce n'est pas de la soul, ni du funk, ni du flamenco, ni de la copla. C'est pire. Buika, née aux Baléares de parents exilés de Guinée équatoriale et élevée dans le barrio des gitans de Palma, est un océan et un incendie. Buika ne chante pas, elle mord, elle rugit, elle illumine, elle submerge, elle caresse, elle effleure, elle embrasse, toujours, elle brûle. Elle emporte tout, on plie, on ondule, on flambe, on tremble, on crie, on reste muet, on ferme les yeux. Pour un peu, on marcherait sur des braises ou du verre pilé. Quand Buika et ses tatouages quittent la scène, on meurt dans un dernier soupir...Seconde ambassadrice musicale de la Nouvelle Orléans, après Louis Armstrong, Lilian Boutté a déjà honoré Tanjazz d'une visite mémorable en 2011. Ce petit bout de femme énergique et charismatique délivre sur scène une émotion rare dans ses interprétations des tubes du grand Louis, soutenue par la trompette de l'ex-Haricot rouge Jérôme Etcheberry et les boys du Satchmo Gumbo. Une soirée «hot» à ne pas manquer pour tout ceux qui aiment se brûler la bouche aux épices du «New Orleans». Derrière l'écran de ses larges lunettes, Cécile McLorin Salvant rayonne d'audace, de fraîcheur et d'inventivité. Née à Miami d'une mère française férue de musique lyrique et d'un père haïtien amateur de piano, cette jeune chanteuse possède l'élégance suprême de faire oublier une technique vocale inouïe. Dans son répertoire éclectique jonglant avec les standards des grandes divas (Ella, Sarah, Billie, Dinah), elle alterne avec aisance la puissance et la délicatesse, le souffle fragile et aérien, la légèreté du colibri, la douceur de la soie et le chant rauque mouillé de mêlé-cass du saxophone baryton après minuit, et quand elle chante a capella, elle possède toute la richesse d'un quintet. C'est ainsi donc un mois de septembre qui s'annonce mélomane et plein de nostalgie. La nostalgie d'un passé musical qui prend tout son sens à Tanger. Le rendez-vous des amoureux du jazz est déjà pris : du 10 au 14 septembre pour la quinzième édition du Tanjazz.